Le congrès de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) démarre ce samedi, à Saly. A l’issue de ce conclave qui se tient sur deux jours, les magistrats éliront un nouveau président. Pour le moment, seuls Souleymane Téliko, président sortant, qui a bouclé son mandat de deux ans et le juge Mamadou Ndoye, conseiller à la Cour d’Appel de Dakar, sont candidats déclarés.
Porté à tête de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), depuis 2017, le juge Souleymane Téliko vient de boucler son mandat de deux ans. Pour l’élection d’un nouveau président, ses collègues et lui seront en conclave, à Mbour, plus précisément à Saly, ce week-end. A la fin de cette rencontre de deux jours, une assemblée générale élective sera tenue pour confier la destinée de cette association à un des leurs. Jusqu’à hier, seules deux candidatures sont officialisées. Il s’agit de celles des juges Souleymane Téliko, président sortant de l’Ums et Mamadou Ndoye, conseiller à la Cour d’Appel de Dakar. «Pour le moment, nous avons deux candidats. Peut-être, demain d’autres vont se présenter», a informé, hier, le Juge Souleymane Téliko, joint au téléphone.
Candidat à sa propre succession, Souleymane Téliko avait remplacé, à la tête de l’Ums, le magistrat Maguette Diop. Celui-ci qui se présentait à sa propre succession pour un second mandat, a été battu par l’actuel président de la Cour d’Appel de Thiès, avec un score de 125 contre 77 voix. Il a été le seul, sinon l’un des rares présidents de l’Ums à faire un seul mandat. La candidate féminine de la présidence, Marième Diop Guèye, était venue en troisième position, en obtenant 44 voix des votes. L’élection s’était déroulée en présence de presque 300 magistrats. C’était le 19 août 2017.
Selon certains observateurs, ce sont ses prises de positions qui avaient valu au magistrat Téliko son élection à ce poste de président de l’Ums. De par ses critiques acerbes à l’endroit du fonctionnement de la justice sénégalaise, il avait fini par gagner la sympathie de ses collègues magistrats. Celui-ci était considéré comme un «rebelle» au sein de la magistrature sénégalaise. Défendre l’indépendance des juges, au prix de sa carrière, a failli lui valoir une traduction en conseil de discipline, lorsqu’il avait envoyé une note à ses collègues, pour fustiger les consultations à domicile dont la hiérarchie use et abuse. Mais le ministre de la Justice de l’époque, Sidiki Kaba, avait fait volte-face et cédé à la menace des acteurs de la justice qui n’entendaient pas se laisser faire. D’autant que plusieurs juges avaient subi des affectations à caractère punitif pour avoir rendu des décisions défavorables à l’Etat du Sénégal et contre la volonté de la tutelle.
A ce congrès de l’Ums, le président sortant de l’Ums profitera sans doute de la tribune qui lui sera offerte demain pour revenir sur son bilan.
Salif KA