La dette publique explose. Et à ce rythme, Macky Sall va vite donner des cheveux blancs à son argentier, Abdoulaye Daouda Diallo.
Car, à côté de cette hausse des cris du secteur Btp, les banques sénégalaises également s’inquiètent de l’endettement de l’Etat vis-à-vis d’elles. L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (Apbefs) a récemment tenu une réunion sur la question pour dégager une conduite à tenir. Car, nous souffle-t-on, elles (les banques) n’en peuvent plus de cette dette qui, cumulée à celle des entreprises qui attendent aussi que l’Etat les paie pour éponger leurs créances, les mène vers un gouffre. En effet, aujourd’hui, tous les chantiers de l’Etat sont à l’arrêt. Même celles pompeusement inaugurés la veille de la dernière élection présidentielle de février dernier. A titre d’exemple, on cite le building administratif dont le marché du mobilier, qui frôle 7 milliards selon certaines indiscrétions, serait doucement filé à un célèbre griot de la galaxie Apr, ou encore le Train Express régional (Ter). Et sans que le gros retard de projet gagné par des entreprises françaises ne soit pas étranger à la visite au Sénégal du Président directeur général de la Société nationale des chemins de fer français. Reçu par Macky Sall, Guillaume Pepy a fait le point de l’état d’avancement des travaux de ce Ter dont le coût a connu un déraillement en grande vitesse.
Mais le plus grave est que, sus la contrainte des exigences de Bale 2 et Bale 3 que le Sénégal a signé, la Bceao sera obligée de prendre des mesures, comme le déclassement des banques. Lesquelles risquent de ne plus prêter pendant un certain temps.
Seyni DIOP