Plus de 250 milliards de francs Cfa. C’est le montant global que l’Etat doit aux entreprises du secteur du Bâtiment et des travaux publics (Btp) entre 2016 et 2019. Une manne financière que l’Etat nie en bloc depuis quelques mois.
Car, lors de son passage devant l’Assemblée nationale, le ministre des Finances avait soutenu que l’Etat ne doit rien aux entreprises. Faux, rétorque le secrétaire général du Syndicat nationale des travailleurs de la construction, Diaraf Ndao. Selon lui, pour l’ensemble des entreprises du secteur, la dette est évaluée à plus de 250 milliards de francs Cfa. A l’en croire, l’Etat doit 75 milliards de francs Cfa aux entreprises qui interviennent dans la réalisation du projet du Train express régional. «J’ai entendu le ministre de l’Economie dire que l’Etat ne doit rien aux entreprises. Qu’il jure la main sur le Coran que l’Etat ne doit rien aux entreprises. Je le mets au défi. Il ne le fera jamais. Ça suffit, l’Etat n’a qu’à payer pour que l’on retrouve le sourire. Parce que, aucun travailleur du secteur du Btp ne sourit. Aujourd’hui, nos avances de Tabaski ne sont pas perçues. Dans plusieurs entreprises, un mois avant la Tabaski, on recevait cela. Nous ne pouvons pas taper au niveau de nos entreprises. Nous sommes conscients de la situation. Peut-être que les chefs d’entreprises ne peuvent pas crier. Mais, c’est nous qui supportons tout ce qui est conséquence sociale et économique», a-t-il lancé. Avant d’ajouter qu’une dette évaluée à cette somme est devenue inquiétante et à la limite alarmante.
Poursuivant, M. Ndao souligne que la conséquence de cette dette impayée est, entre autres, l’arrêt de plusieurs chantiers, le chômage technique, le non-paiement des fournisseurs et les petites et moyennes entreprises ainsi que les petites et moyennes industries en difficulté. À l’en croire, les entreprises ne peuvent plus continuer. «Dans toutes les entreprises, il y a des arrêts, des chômages techniques et les conséquences sociales de ces arrêts sont incalculables. Nous sommes fatigués et nous sommes plus que fatiguer. Aujourd’hui, je pense que si le Président est réélu, il le doit au secteur du Btp. Ce sont les entreprises qui ont supporté toute la politique d’infrastructures du président de la République, Macky Sall. Sinon, il n’allait pas se déplacer sur un kilomètre pour réceptionner ou inaugurer quoi que ce soit. Ça suffit», clame-t-il avec la dernière énergie.
Concernant le chantier du Train express régional, M. Ndao révèle que plus de 2 500 travailleurs ont été licenciés sur un effectif de 2 800 travailleurs au début des travaux. Silence, on coule !
Adama COULIBALY