La guerre pour le contrôle de la direction du Parti socialiste entre ceux qui sont favorables au duo Aminata Mbengue Ndiaye-Serigne Mbaye Thiam et ceux qui se définissent comme des progressistes du parti aura lieu. Les protagonistes ont juste décidé de reporter le combat après la période de deuil.
La succession du défunt Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste (Ps) n’est pas encore réglée définitivement, malgré l’intronisation «unilatérale et informelle» de Aminata Mbengue Ndiaye par Serigne Mbaye Thiam. Ainsi, la guerre pour le contrôle de la direction du parti entre ceux qui sont favorables au duo Aminata Mbengue Ndiaye-Serigne Mbaye Thiam et ceux qui se définissent comme des progressistes et qui veulent un changement de cap et surtout un rajeunissement de la direction du parti, a été différée. Elle a été renvoyée jusqu’à la fin de la période du deuil. En effet, une voix autorisée du parti croit savoir que le combat est inévitable. D’ailleurs d’après elle, malgré le choix de Serigne Mbaye Thiam, la succession légale se tiendra après la période du deuil, après le quarantième jour de la disparition de Ousmane Tanor Dieng. D’ailleurs, des discussions auraient été tenues au plus haut sommet du parti pour tenter d’éteindre le feu qui couve «en respect à la mémoire du défunt». Ce qui serait à l’origine de cette accalmie. «Pour l’instant, le parti est en deuil et tous les protagonistes sont d’accord pour respecter cette période de deuil», explique notre source. Qui s’empresse d’ajouter : «Le Secrétariat exécutif national et le Bureau politique ne seront pas convoqués avant le 40e jour marquant le décès de notre secrétaire général. C’est seulement après cette période que la succession sera réglée. Le Secrétariat exécutif national et le Bureau politique se réuniront et convoqueront le Comité central qui à son tour choisira légalement le successeur intérimaire de feu Ousmane Tanor Dieng jusqu’au prochain congrès. Il aura pour tâche essentielle l’organisation du prochain congrès». Et à en croire notre source, toutes les structures du parti, plus particulièrement les cadres, les jeunes et même certains caciques veilleront au respect scrupuleux des textes du parti pour une succession dans les règles de l’art de Ousmane Tanor Dieng. «C’est à l’issue de ce congrès dont la date n’a pas encore été fixée que le nouveau secrétaire général du parti sera connu. Car, le temps où on imposait ou parachutait un militant contre la volonté de la majorité est dernière nous», assure notre interlocuteur.
Il faut rappeler que de 1996, depuis le fameux congrès sans débat, à 2008, le Ps n’a pas organisé de congrès. En outre le dernier mandat du dernier secrétaire général avait expiré en juin 2018, mais le parti n’a pas organisé de congrès pour l’élection d’un nouveau secrétaire général. Le mandat de Ousmane Tanor Dieng avait été prorogé par les Secrétaires généraux et le bureau politique réunis. Mais de nombreux responsables socialistes avaient considéré cette méthode comme une violation des textes de la formation politique.
Charles Gaïky DIENE