Même si pour le moment aucune perte en vie humaine ou dégât matériel n’a été déclarée, il faut tout de même signaler que les premières pluies qui se sont abattues, dans la nuit du mercredi au jeudi, dans la capitale sénégalaise ont causé beaucoup de désagréments. Entre maisons, rues inondées d’eau et embouteillages, les populations ont vécu un véritable calvaire.
On l’attendait, elle est arrivée avec ses dégâts. La première pluie qui s’est abattue sur Dakar a causé des désagréments aux populations de certains quartiers. Au quartier Arafat de Grand Yoff devant une porte avec une petite élévation de briques en ciment, Dominique Gomis et son frère tentent de vider les eaux de pluie qui avaient envahi leur domicile. Munis de récipients, ils font des va-et-vient entre la maison et la rue qui fait face à leur local. La famille Gomis n’a pas fermé l’œil pendant toute la nuit du mercredi au jeudi, à cause des précipitations. Les eaux de pluie, mélangées à celles qui s’échappent d’une fosse septique, dégagent une odeur nauséabonde chez eux et les environs. «C’est très difficile. A chaque saison des pluies, nous vivons les mêmes situations. Les eaux de pluie nous prennent en otage dans les maisons. Il n’y a pas d’assainissement. Ce qui fait qu’à chaque fois qu’il pleut, les eaux se retrouvent dans nos maisons», se désole Dominique, habitant de Grand Yoff.
«Chaque année, ce sont des promesses jamais tenues. Les veilles canalisations n’ont plus la capacité d’évacuer les eaux. Nous vivons ces situations depuis des décennies. Il faut que les autorités pensent à nous aussi», martèle Fatou Ndiaye qui se faufile entre les flaques d’eau pour chercher une voie de passage.
Sur le long de la route qui mène vers le marché Monument, les cars rapides et autres véhicules particuliers font des contournements. La mobilité a subi de gros préjudices créant ainsi des embouteillages monstres sur certaines voies où les automobiles sont obligées de rogner leurs freins. Au moment où d’autres voies deviennent impraticables. Et c’est la croix et la bannière pour les populations qui veulent se rendre au travail. Il était très difficile, voire quasiment impossible, de marcher à pied. Les gens qui veulent coûte au coûte arriver à l’heure à leurs lieux de travail sont par moments coincés entre les eaux stagnantes. Si ce ne sont pas les embouteillages, à chaque coin, qui agacent les usagers, ce sont les eaux des fosses septiques qui pullulent un peu partout, laissant ainsi échapper des odeurs pestilentielles qui mettent les passants dans tous leurs états. «Je suis là depuis plus d’heure à attendre le bus pour aller au boulot, mais un gars vient de me dire que le bus a fait un contournement là-bas. Le chauffeur évite les eaux», confie Ass Malick Diop trouvé à l’arrêt bus en face de la Brioche dorée. De peur que leurs moteurs s’éteignent en plein au milieu des eaux, les chauffeurs font des gymnastiques, empruntent tous les coins et recoins. «Quand il pleut, la route est inondée. Il y a des creux. Donc, il faut faire des contournements sinon on risque d’endommager le moteur, les bougies et d’autres éléments très fragiles», déclare ce taximan Moussa Sène, croisé à la Cité Khadim au Scat Urbam.
Cependant, il faut signaler que Grand Yoff n’est pas le seul quartier de la capitale à subir ces désagréments. Dans la banlieue également, les populations ont donné de la voix pour interpeller les autorités. Par manque de canalisation, beaucoup de quartiers comme Pikine, Guédiawaye, etc. étaient sous les eaux. Les populations ont souffert avant que les eaux ne disparaissent.
Samba BARRY