Le professeur de géologie et de télédétection de l’Institut des sciences de la terre de Dakar Soulèye Wade a mis en exergue mercredi à Thiès le potentiel minier de la région du Sénégal oriental, notamment de la région de Kédougou, avec des réserves connues de 700 à 800 millions tonnes de fer.
Le professeur Wade était l’un des intervenants d’un atelier de formation en géomatique à la gouvernance de Thiès, à l’intention d’acteurs miniers de Thiès, la première la région du Sénégal.
Selon le géologue et géomaticien, les “réserves connues” de la région de Kédougou, sont évaluées entre “700.000 et 800.000 tonnes de fer”.
Avec des découvertes supplémentaires, le Sénégal peut aller jusqu’à un milliard de tonnes, a-t-il poursuivi, relevant qu’avec ces réserves, “nous pensons qu’un jour on peut gagner plus qu’avec les phosphates”.
Avec un tel potentiel, le Sénégal peut atteindre une production de “20 millions de tonnes par an” et créer une industrie de métallurgie au Sénégal oriental, a-t-il relevé.
Selon lui, toutes les 11 collines répertoriées à Kédougou sont des collines de fer, qui ont pu résister à l’érosion du fait de la dureté de ce métal. La 12-ème colline se trouve en territoire malien.
Plus connue pour être une zone aurifère, Kédougou renferme aussi des réserves d’uranium découvertes à Saraya, a-t-il signalé.
Lors de ses travaux d’exploration, le géologue José Pons y avait découvert le grand corps de batholite granitique de Saraya, avec une structure coalescente de fer, et en avait déduit que les autres collines de la zone étaient de la même composition. Avec l’avènement de la géomatique, cette hypothèse a été confirmée.
Soulignant l’importance de la cartographie, il a souligné qu’après avoir identifié la faille principale dénommée MTZ (Main Transcurency Zone) autour de laquelle se retrouve le site aurifère de Sabodala, notamment au niveau de son croisement avec une faille secondaire, les géologues avaient pu prévoir la présence d’or à Masawa, présentant la même configuration.
Cela, bien avant la découverte sur ce site de la mine d’or exploitée par la société Rand Gold.
Il a salué les efforts faits par l’Etat, notamment à travers la transformation en cours de l’IST en Institut des mines et de la géologie, dans le cadre de la deuxième université de Dakar à Diamniadio.
Le géologue, président de l’Association sénégalaise des professionnels de la géomatique, a plaidé pour la création d’un service national de géologie pour booster la formation de géologues et redonner au Sénégal, ancien “quartier général” des géologues en Afrique de l’Ouest, du temps de la colonisation son “rôle leader” dans ce domaine.
APS