CONTRIBUTION
Que Dieu fasse que cette fois-ci, la sénégalaise de l’amnésie n’agisse point ! Amen ! Car quoiqu’on puisse dire, il se télescope tellement d’évènements et d’actes en tous genres, les uns sordides, les uns cyniques, joyeux certains, d’autres pathétiques et émouvants et les derniers en date font basculer d’un extrême à un autre (Finale Can et décès de Tanor) dans ce Sunugal qu’on en oublie. Et cette fréquence et cette récurrence ont fini par installer une maladie quasi génitale chez le Sénégalais : l’amnésie ! Qui a souvenance déjà de la «une» d’hier ? Quel a été le fait saillant ? Ce qui a fait courir et écrire les tabloïds ? L’embouteillage ou peut-être héritage ou séquelle des bouchons dans la circulation fait qu’on en oublie et très vite ! Oui au gré de l’actualité, l’émotion naît et se dégonfle très vite : On s’émeut et se plaint le temps d’une journée et flop on retombe dans l’oubli. Jugez-en : En l’espace d’une semaine, l’émotion parfois très forte est revenue à l’ordinaire. De l’insécurité à la violence conjugale, le curseur sur le crime crapuleux ou passionnel, beaucoup de sang versé pour moins que rien, une forte polémique qui enfle, enfle et encore flop ! Du sociétal et bonjour la/le politique avec invectives de toutes sortes qui polluent et pullulent l’espace public : La fièvre monte et monte, une véritable guerre… froide, le ring n’est pas loin et flop encore !
Le prince qui, dans sa solitude et confort constitutionnels, décrète des amputations sur la loi fondamentale et revoilà l’émotion et les cris d’orfraie et encore flop, le baudruche se dégonfle et l’ordinaire reprend de plus belle. Lancement du dialogue : Tirs groupés sur les Tdr et le coach pour le management : «Une» des journaux le temps d’une rose et l’on retombe sur les sentiers battus, l’émotion senegalensis est repassée par là. Cela défile tel un kaléidoscope et aucune leçon de tirée… La vie continue comme si de rien n’était !
Voilà le Sénégal dans sa marche vers les cimes dit-on : Beaucoup de larmes de… croco pour s’indigner et c’est tout : renvoi encore au décès de Tanor avec des larmes de tous liquides et de toutes glandes. Le prince l’a tellement compris que c’est érigé en principe de gouvernance depuis Mathusalem pour gérer l’instant et fournir un défouloir à une colère de tout de suite. Avant le reportage Bbc sur Frank et Aliou, combien de milliards engloutis en l’espace d’une journée par le vacarme et le tohubohu de l’instant ! ? Du Coud au Prodac, en passant par les 94 des domaines, qui s’en souvient, sinon tout tracé pour un enterrement de première classe ! Ces affaires semblent lointaines et pourtant l’émotion et l’ire à l’époque sont telles que le basculement a été énorme et a viré à un saut sur une nouvelle ère !
Et c’est pourquoi le risque et/ou la crainte est là de revoir l’émotion (ré) agir sur ce scandale à 6 ou à 10 000 milliards de… ? (astronomique ou stratosphérique quelle que soit la devise !) et que de l’émotion instantanée comme noté, les vieux démons reviennent et la nature avec… après les grandes galopades. Que faire pour tenir la dragée droite et haute et garder et sonner le tocsin cette fois-ci jusqu’à la sentence ultime ? Question à milliards Timis ou Bp au vu des tournures actuelles depuis la sortie de Bass 1er et l’appel au «seumbeuxlopathiaxo » du parquetier en chef pour une affaire au dossier déjà assez solide pour dépasser l’information judiciaire et engager des poursuites. Une manière encore de noyer l’opinion et de jouer sur l’émotion et l’amnésie. Déjà, l’objet principal est dévoyé et les tirs concentrés sur des collatéraux et des périphériques. Se lassant très vite, la page sera vite tournée avec une actualité qui s’amoncelle et se bouscule aux portillons et en cascade à moins que cette fois-ci le «niani soit bagn !».
Ibou SENE
Kaolack