Arrêté depuis mardi, Guy Marius Sagna ne connait toujours pas son sort, valsant entre le tribunal et le commissariat. Ce qui inquiète ses avocats qui exigent que le Procureur notifie à leur client ce qu’il lui reproche.
Ça se complique pour Guy Marius Sagna, l’activiste arrêté depuis mardi, à la suite d’un post sur sa page Facebook, commentant le décès de Ousmane Tanor Dieng survenu en France. Cueilli chez lui par les éléments de la Section des recherches de la gendarmerie de Colobane, il a passé sa troisième nuit entre les mains de Dame justice. En effet, après avoir fait l’objet d’un premier retour de parquet, avant-hier, son face-à-face avec le Procureur n’a pas encore eu lieu hier. Et jusqu’à présent, aucune infraction ne lui a été notifiée. D’où la pertinence de l’interrogation de son avocat, Me Moussa Sarr, sur cette attitude du parquet qu’il juge incompréhensible. Selon lui, on ne peut pas arrêter un citoyen sans lui notifier l’infraction qu’on lui reproche. «Il y a encore un retour de parquet. Jusqu’à présent, on ne nous a rien notifié. Avant-hier, sous le couvert de retour de parquet, il avait fait l’objet d’une nouvelle garde à vue, à l’issue de laquelle une autre enquête complémentaire a eu lieu. On devait lui notifier l’infraction avant de le déférer. Nous nous interrogeons sur son arrestation», a défendu hier, Me Sarr. Avant d’ajouter : «le délai de la garde à vue a expiré depuis mercredi. Il n’y a plus débat à ce niveau».
Selon Me Moussa Sarr, au Sénégal, le retour de parquet n’est pas réglementé par la loi. C’est une simple pratique du parquet. À l’en croire, Guy Marius Sagna a été arrêté mardi, déféré le lendemain après une garde à vue de 24 heures. «Le seul problème que nous avons avec ce dossier. Comment se fait-il qu’on puisse arrêter un citoyen sans lui notifier l’infraction pour laquelle il est arrêté ?», s’interroge-t-il. D’après la robe noire, son client, à son retour, avant-hier, à la Section des recherches de la gendarmerie, a été entendu de manière complémentaire sur un post qu’il avait publié sur sa page Facebook, à la suite d’une conférence de presse de la plateforme France dégage. «Malgré tout, on ne lui a rien notifié de la violation d’aucun texte de loi. Les deux auditions différentes. Peut-être, quand on fera face demain au procureur, on le saura», espère-t-il.
Salif KA