Beaucoup de choses erronées ont été racontées sur Cheikh Ibrahima Niasse. Dans son ouvrage présenté vendredi dernier, l’auteur du tome 2 Cheikh Ibrahima Niass, Homme-monde ou Homme du monde, remet les choses à l’endroit.
Historien de formation, Ahmeth Boukar Omar NIANG rapporte les bonnes versions de l’histoire de Cheikh Ibrahima NIASS dans le tome 2 de son ouvrage, Cheikh Ibrahima NIASS, Homme-monde ou Homme du monde ? Selon lui, l’histoire racontée sur Cheikh Ibrahima NIASS est truffée d’erreurs. Ahmeth Boukar Omar Niang, écrivain, poète, historien et biographe présentait, vendredi dernier, le tome 2 de son ouvrage à Keur Baye. «Il (Baye NIASS, Ndlr) est très connu. Mais, il y a des aspects de sa personnalité qui sont très méconnus. J’écris pour corriger quelques erreurs qui ont été commises par des historiens. La bibliothèque coloniale avait un agenda. Forcément, leurs écrits sur nos cheikhs peuvent être enclins de chauvinisme. J’ai le privilège d’avoir ses archives personnelles, de 1922 à 1975. C’était un défi pour moi de consulter tous les ouvrages dans lesquels son nom était mentionné en Occident, que cela soit en anglais ou en français. J’ai mis le cap sur les archives coloniales. Une partie de son histoire était en période coloniale. J’ai consulté les archives de l’Afrique occidentale française (AOF), les archives diplomatiques qui sont à Nantes, à la Courneuve, dans l’annexe du ministère français des Affaires étrangères. J’ai collectionnés tous ces rapports et j’en ai sorti cette œuvre», a expliqué l’auteur, Ahmeth Boukar Omar NIANG. «On dit souvent, dans les premiers ouvrages de Cheikh Ibrahim, qu’il a fait ses études en Mauritanie, alors que ce n’est pas vrai. L’erreur provient d’un rapport qui était écrit par un gouverneur de la France en Mauritanie. Il a écrit dans un rapport à la fin des années 1940 que Cheikh Ibrahima NIASS était le disciple de Mouhamad Toulba, un savant mauritanien, alors que ce n’est pas vrai. C’est le contraire, c’est Cheikh Ibrahima NIASS qui était le maitre…On se trompe parfois sur sa date de naissance, on le confond parfois avec son père. Il y a plein d’erreurs dans les premières sources. J’en ai profité pour les corriger. Mais, il y a aussi des erreurs qui ont été commises à l’interne. Parfois, on se trompe sur la date de son pèlerinage, de sa première visite au Nigéria», ajoute-t-il.
- Niang en a, par ailleurs, révélé que Cheikh Ibrahima NIASS échangeait des correspondances avec des chefs d’Etat français. Les lettres ont été retranscrites dans l’ouvrage. Il y a eu aussi des correspondances avec des souverains, des panafricanistes, etc.
Auparavant, il était revenu sur les grands moments de la vie du guide niassène, Cheikh Ibrahima NIASS qui a débuté sa mission de paix en 1922 en prêchant l’effort dans l’éducation spirituelle pour accroitre la foi. Les années 1930 ont été de braises et de défis à relever pour Cheikh Ibrahima Niass, explique l’auteur. Mais les années 1950 ont été marquées par une intensité dans ses activités jusqu’en Chine. Dans les années 1970, malgré un âge avancé et une santé chancelante, Cheikh Ibrahima NIASS est resté un infatigable missionnaire. Ce qui fait dire à l’auteur que la vie de Cheikh Ibrahima NIASS était «un jardin de signes et de symboles. A nous de les déchiffrer».
Les commentaires n’ont pas manqué à propos du travail de l’auteur. Selon Cheikh Babacar Ibn Cheikh Abdallah NIASS, Coordonnateur du Cadre de concertation et de coordination de la Hadara Ibrahimiya, «corriger sa propre histoire, c’est retourner vers sa propre source».
Emile DASYLVA