Personne ne sait à quelle date les élections locales auront lieu. Les partis qui prennent part au dialogue politique ont décidé de manière consensuelle de «se donner le temps» et de les reporter à une date ultérieure.
C’est désormais officiel, les élections locales ne se tiendront pas à la date du 1e décembre prochain. Les partis politiques qui prennent part au dialogue politique ont décidé, de manière consensuelle, de les reporter à une date ultérieure. «A l’issue de sa réunion du mardi 16 juillet, la commission politique du dialogue national, considérant l’importance des thèmes à aborder avant les élections locales prévues le 1e décembre 2019, a, au terme de ses débats, constaté un consensus fort sur la nécessité de reporter lesdites élections. La commission a, en effet souhaité se donner le temps de produire un travail de qualité, de nature à garantir un cadre politique et des élections apaisées», lit-on dans un communiqué signé par le général Mamadou Niang, le Président de la Commission cellulaire du dialogue national. Ce deuxième report, puisque ce scrutin était initialement prévu au mois de juin dernier, n’est pas vraiment une surprise. Il faut dire que toutes les conditions étaient réunies pour que ces élections ne se tiennent à la date retenue, malgré les assurances du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui affirmait, lors d’une rencontre avec les partis politique, vouloir respecter les 150 jours avant les élections prescrit par le Code électoral.
D’abord, les révisions exceptionnelles des listes électorales n’ont pas encore démarré, alors que nous sommes à moins de six mois près du scrutin de décembre. La révision des listes intervient toujours avant des élections. D’ailleurs, le Code électoral, à son article L.39 alinéa 5, dispose «qu’avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des listes électorales est décidée par décret pour définir les conditions et modalités d’organisation de cette importante phase du processus électoral». Ainsi, des commissions administratives instituées à cet effet par les autorités compétentes, se chargeront, au niveau des circonscriptions électorales, de l’exécution des différentes opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales. Ces opérations visent, essentiellement, les jeunes citoyens sénégalais qui auront dix-huit (18) ans révolus à la date du scrutin, mais aussi, tout autre citoyen remplissant les conditions requises et qui n’a pas encore sacrifié à cette formalité de s’inscrire sur les listes électorales. Elles permettront également de procéder à la correction de toutes les erreurs matérielles constatées après l’édition des cartes issues de la refonte partielle. La révision exceptionnelle des listes électorales permet également de refaire et surtout de renouveler la carte électorale et le fichier électoral. Car il y a toujours des électeurs qui souhaitent changer leur de vote. Et jusqu’à présent aucune commission administrative n’a vu le jour. Mieux, de nombreux citoyens qui n’avaient pas pu accomplir leur devoir citoyen lors de la présidentielle passée, faute de carte disponible, sont toujours à la recherche de leur carte d’électeur biométrique.
Mais ce n’est pas seulement le retard dans la révision exceptionnelle des listes électorales qui fait que le scrutin ne pouvait pas se tenir à date échue. Il y a également le parrainage qui constitue un obstacle insurmontable à la tenue du scrutin à la date du 1e décembre prochain. En effet, c’est tout récemment que le ministre de l’Intérieur a fixé la caution et les modalités de collecte des parrainages citoyens en vue de ce scrutin. Alors que pour la présidentielle du 24 février 2019, les candidats avaient alors jusqu’au 26 décembre, soit six mois, pour récolter le nombre de signatures requises, validées ensuite par le Conseil constitutionnel. Les partis politiques de l’opposition qui prennent part à ce dialogue ont unanimement rejeté ce montant, ils le jugent excessif et destiné à barrer la route à de nombreux candidats. En plus, les plénipotentiaires des partis discutent actuellement pour voir si le parrainage sera maintenu pour les locales ou annulé.
Charles Gaïky DIENE