Les tentatives du Premium contact center international (Pcci) de bloquer la saisie de ses comptes par les travailleurs à qui il doit de l’argent, ont échoué. Cela, après le jugement rendu par le Tribunal de commercial de Dakar.
«Pcci a été déboutée». C’est ce qu’a confié Youssoufa Ndao, Coordonnateur du collectif des travailleurs de Pcci. Il a remporté ce jugement, hier, au sortir de l’audience en délibéré à la salle 3 du Tribunal de Dakar. L’audience en délibéré avait comme objet le recours de Pcci visant une main levée suite à des saisies effectuées sur ses comptes bancaires, par les conseils des membres du collectif, rappelle M. Ndao. En effet, les travailleurs avaient décidé de saisir les comptes de Pcci qui leur doit de l’argent. De l’avis de M. Ndao, «Pcci n’a jamais été disposé à payer ces arriérées s’élevant à 18 mois de salaire». Ce qui les a poussés à emprunter la voie de l’exécution forcée.
Ses comptes saisis, Pcci a été contraint de faire recours. Mais cela s’est soldé par le rejet, par le juge du Tribunal commercial, hier. M. Ndao estime la somme due, à une centaine d’’employés, au «demi milliard» de francs Cfa. Le combat va toutefois se poursuivre après que le Pcci a «licencié une partie du staff de ce collectif, au prétexte de faute lourde» à la veille de la date de l’audience en délibéré, dixit Youssoufa Ndao. Qui déclare : «nous prenons acte de cette nouvelle bravade aux droit fondamentaux de travailleurs sénégalais et lui réservons une suite adaptée».
Les travailleurs n’ont pas, par ailleurs, manqué de s’indigner de l’attitude des inspecteurs du travail et des autorités sénégalaises quant à leur situation. «Nous avons dès novembre 2018, contacté l’administration en s’entretenant avec ses responsables au plus haut niveau précisément le Directeur même. Mais malgré ses assurances bien que nous ayons rempli toutes les exigences administratives pour voir notre dossier transmis au tribunal, nous avons le sentiment qu’il y a eu de ce côté une mollesse incompréhensible. J’en veux pour preuve, suite au procès verbal de non conciliation établi par cette administration, il n’y a eu aucune autre action ou relance notée; donc un constat de quasi inertie. Même constat pour ce qui concerne l’autorité de tutelle à savoir le ministre de l’Emploi qui, malgré le statut de Pcci qui est une entreprise sous le régime de la convention état /employeur, n’a daigné à aucun moment réagir malgré le caractère extrêmement sensible (alimentaire) des salaires», s’indigne M. Ndao.
Emile DASYLVA