Poussant un président américain ignorant des relations internationales à battre le fer avec Téhéran, le Premier ministre israélien engage Washington dans un conflit qui peut s’avérer désastreux, analyse Ha’Aretz, le quotidien de gauche de Tel-Aviv.
Au cours des dix dernières années, Bibi [Nétanyahou] a fait de l’Iran et sa menace de se doter de l’arme nucléaire le moteur de son mandat de Premier ministre. Discours après discours, en Israël et dans le monde entier, il a proclamé que l’acquisition par Téhéran d’une bombe nucléaire représentait une menace existentielle pour l’État hébreu et que cela compromettrait les intérêts vitaux des pays civilisés partout ailleurs.
Il a affirmé que, personnellement, il ne laisserait jamais l’Iran se procurer des armes nucléaires. Et il a placé ce problème au cœur de ses relations avec les États-Unis.
Le 1er juillet, l’agence de presse officielle iranienne a annoncé que le pays avait dépassé les limites qui lui étaient imposées par l’accord international de 2015 quant à la production d’uranium enrichi. Le 7, l’Iran a fait savoir qu’il avait franchi son niveau autorisé d’uranium enrichi, violant de fait une autre clause de l’accord sur le nucléaire.
Et Bibi doit accepter sa part de responsabilité dans cette escalade. Car il a commis une grave erreur en se méprenant totalement sur les intentions de Donald Trump.
Les Iraniens ne cèdent pas aux diktats
Pendant la campagne de 2016, ce dernier avait lancé que s’il était élu président, il se retirerait de l’accord sur le nucléaire iranien et qu’il infligerait des sanctions économiques à Téhéran. Si la faute en incombe bien à Trump, Bibi a joué un rôle. Trump, qui n’avait.
Courrier International