Ses sorties publiques n’étant plus des parties de plaisir depuis l’éclatement du scandale sur le pétrole sénégalais, le patron du géant pétrolier britannique, Bp, Bob Dudley, a été obligé de joindre, par une porte dérobée, la salle où se tenait un événement dont il était le principal intervenant. La même porte qu’il a empruntée pour rentrer, à Chatham House-London. Ce qui montre que les fauteurs sont un peu troublés.
L’étau se resserre autour de la compagnie britannique d’hydrocarbures Bp. Hier, la section Aar linu bokk Grande Bretagne a perturbé la quiétude du patron de ce géant pétrolier, Bob Dudley qui était le principal intervenant d’une rencontre à Chatham House-London. Informé de l’accueil hostile des manifestants sénégalais qui réclament la transparence dans les contrats miniers signés avec leur pays, Bob Dudley a dû joindre la salle où se tenait l’évènement, par une porte dérobée. La même porte qu’il a empruntée pour rentrer. Ce qui sonne pour les manifestants de la Diaspora sénégalaise comme une grande réussite et un énorme motif de satisfaction. «Nous avons pu rencontrer Evan Davis, star journaliste à la Bbc qui animait le panel de Bob Dudley, pour lui expliquer les raisons de notre manifestation et lui demander de poser au moins une question relative à ce scandale à Bob Dudley, le patron de Bp. Promesse qu’il nous a faite. Promesse qu’il a tenue», explique la section Aar linu bokk Grande Bretagne dans un document de presse.
Cette satisfaction a été d’autant plus grande que la presse anglaise commence à s’intéresser à cette gênante affaire. Et Bob Dudley n’a pas été ménagé lors de ce panel. Pour preuve : le tweet de la journaliste du Guardian qui faisait partie de l’audience. «Si Dudley pensait que s’attaquer au problème du changement climatique serait la fin de la partie la plus délicate du problème, il se tromperait. Nous passons à l’accord suspect avec Bp sur le gaz au Sénégal. Dudley qualifie les rapports de l’accord “de sensationnels” et affirme que les critiques sont “motivées par des raisons politiques», a publié en substance Julian Ambrose.
Alors que le scandale Petro-Tim a été amplifié par la Bbc à travers de nouvelles découvertes le mois dernier, il faut noter que cette communauté sénégalaise au Royaume-Uni joue pleinement sa partition dans la lutte de nos compatriotes pour l’éclatement de la vérité dans ce scandale qui mouille la famille présidentielle et qu’une enquête en cours tend à élucider. En effet, avec plusieurs manifestations, interviewes dans les médias, propagande auprès des parlementaires britanniques et autres campagnes de dénigrement du géant pétrolier dans son propre pays, elle donne du fil à retordre aux personnages ombrageux de ce vaudeville. Mieux, cette diaspora sénégalaise pousse nos compatriotes des autres pays occidentaux à se bouger. Ce qui a été noté en France et aux Etats-unis où des manifestations ont été tenues à Washington devant la Maison Blanche et à Paris chez la société d’hydrocarbure, Total, également bénéficiaire de permis de prospection au Sénégal.
En tout cas, cette poigne de la section Aar linu bokk de Grande Bretagne prouve, si besoin en est, que les parties contractantes sont plus que gênées. Ce que corrobore la démission forcée du frère cadet du président de la République, Aliou Sall, de la tête de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Ce qu’il avait écarté à l’éclatement de cette affaire. Mais depuis qu’elle a obtenu cette tête, la Plateforme Aar linu bokk commence à voir son phénomène de masse se tasser petit à petit. En effet, continuer à rassembler les gens tous les vendredis ou samedis sans passer à un étage supérieur ou poser des actes montrant une évolution dans la lutte, tendrait malheureusement à décourager les Sénégalais qui ne veulent pas se laisser marcher dessus par une famille ou une bande copains aux allures d’une «Cosa nostra».
Seyni DIOP