Considéré à tort ou à raison comme l’un des farouches défenseurs du franc CFA, Alassane Ouattara s’est prononcé sur l’entrée en vigueur de l’ Eco, nouvelle monnaie de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’ Afrique de l’Ouest). Le président ivoirien s’exprimait lors d’un séjour en France.
Alassane Ouattara parle de l’ Eco
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a annoncé que la nouvelle monnaie sous-régionale a pour nom “Eco”. Les chefs d’Etat ont donné l’information lors du 55e Sommet de l’organisation, qui s’est tenu le samedi 29 juin 2019, à Abuja, au Nigeria. “Eco a été adopté comme le nom de la monnaie unique de la CEDEAO”, lisait-on dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre.
Pour la mise en œuvre de la nouvelle monnaie, la CEDEAO préconise “l’approche graduée (pour l’adoption) de la monnaie unique en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence”.
Alassane Ouattara, au sortir d’une audience auprès d’ Emmanuel Macron, le mardi 9 juillet 2019, a été interrogé sur l’entrée en vigueur de la future monnaie de la CEDEAO. À la question de savoir si le franc CFA était condamné, le président ivoirien a répondu qu’aucune “monnaie n’est condamnée”. “Les monnaies vivent au rythme des Etats. La Côte d’Ivoire est un pays qui se porte très bien. Le franc CFA se porte bien. Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé qu’ensemble, à quinze, nous allons mettre en place une nouvelle monnaie, qui s’appelle l’ Eco. Donc, à terme, le franc CFA s’appellera l’ Eco. Nous allons continuer d’y travailler. On espère que ça pourra se faire le plus tôt possible. C’est ça le vœu des populations et nous y travaillerons. Vous pouvez compter sur les chefs d’Etat”, a assuré Alassane Ouattara.
Au sujet de l’entrée en vigueur de l’ Eco, Alassane Ouattara pense que cela “dépend de la volonté de chaque Etat”. “En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, nous respectons les critères de convergence pour 2020. D’autres pays les respectent, mais de nombreux pays ne les respectent pas, donc il faudrait que les critères de convergence soient atteints par tous les pays avant d’y aller”, a clarifié l’hôte d’ Emmanuel Macron.
Alassane Ouattara reste persuadé “que les pays qui sont prêts, par exemple les pays de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africain, NDLR), qui ont fait des efforts importants de bonne gestion, de bonne gouvernance, de maîtrise des déficits, de maitrise de la dette sont prêts sans doute en 2020. Il appartient aux chefs d’Etat de cette zone de prendre une décision”. “Ce n’est pas à moi de le dire”, a-t-il conclu.
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