Greenpeace a tiré la sonnette d’alarme. La loi interdisant l’utilisation des sachets plastiques a été votée et promulguée. Rien n’y fait. Les déchets plastiques continuent à envahir nos villes et villages.
Selon les chiffres du ministère de l’Environnement, au Sénégal, cinq millions de sachets plastiques sont dans la nature. Si, pour d’aucuns, ce chiffre peut paraître exagéré, il n’en demeure pas moins qu’il a le mérite de traduire une réalité difficilement contestable : celle de l’envahissement de nos villes et villages par ce type de sachets. Quoi qu’il en soit, le ministre de l’Environnement et du développement durable promet de sévir. Procédant, hier, au lancement de la campagne contre le péril plastique, Abdou Karim Sall a signalé que, sous peu, la loi portant interdiction des sachets en plastiques sera appliquée dans
toute sa rigueur.
En plus de dégrader le cadre vie, les impacts liés à la santé ne sont pas négligeables. Le fait de brûler des sachets plastiques dont la matière première est d’origine fossile, comme la combustion du bois et du pétrole, entraîne la production de polluants organiques persistants (dioxines et furane) qui provoque le cancer, l’irritation des yeux et des maladies cardiovasculaires et respiratoires. De plus les sachets plastiques servent de nid pour les vecteurs des maladies, les moustiques en particulier. C’est dans ce contexte qu’un plaidoyer est en train d’être mené pour faire connaître la loi relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle de déchets plastiques. La campagne nationale pour combattre le péril plastique a regroupé des acteurs du monde religieux, de la société civile, du monde des arts autour du thème : «Tous ensemble pour combattre le péril plastique». Profitant de l’occasion, la patronne de la Rasef a insisté sur le recyclage des déchets plastiques, d’où l’appel lancé pour l’implication et le financement des femmes. Pour le ministre de l’Environnement du Développement durable, il s’agira de lutter contre les facteurs de dégradation de l’environnement et de réduire cette pollution à sa juste proportion. Listant les statistiques, il signale que «1800 milliards de déchets plastiques polluent les océans». Mieux il ajoute : «Nous produisons énormément de déchets plastiques qui ne sont pas biodégradables. 990700 tonnes de déchets plastiques sont produites par an.» Comme alternative, il propose le sac à papier.
Magib GAYE