Après une première sortie il y a moins d’une semaine, la section thiessoise de la plateforme Aar li nu bokk est revenue hier à la charge avec une mobilisation à la place Mamadou Dia. C’était pour encore une fois décrier et communiquer sur le scandale pétrolier et gazier.
(Correspondance) – Le magistrat démissionnaire, Ibrahima Hamidou Dème, regrette la façon dont la justice est en train de gérer le dossier du pétrole et du gaz. C’était hier lors de la manifestation de la section thiessoise Aar li nu bokk. Selon le juge Dème, le début de cette procédure enclenchée ne coïncide pas avec ce que nous connaissions d’une procédure normale. «Nous continuons d’avoir confiance en notre justice. Je fais partie de ces personnes qui ont critiqué cette justice parce que nous estimions qu’elle n’est pas indépendante. Mais, paradoxalement, nous continuons d’avoir confiance mais une confiance vigilante. Ce n’est pas un chèque en blanc que nous donnons mais nous ne connaissons pas d’alternative à la justice», ajoute l’ancien soutien d’El Hadj Issa Sall lors de la dernière Présidentielle. Pour simplement dire, poursuit-il, qu’il faut que l’on mette les magistrats et toutes les personnes qui concourent à cette justice devant leurs responsabilités. «C’est la seule façon de leur permettre de remplir les devoirs de leurs charges. S’ils le font, je crois que tous les citoyens verront que nous avons une justice différente de celle qui a commencé à se pencher sur cette question-là. Parce que nous avons vu le début d’une procédure qui ne coïncide pas avec ce que nous connaissions des procédures normales. Nous pensons qu’on va rectifier le tir pour que cette affaire puisse être jugée par des magistrats impartiaux et indépendants», ajoute-t-il. Une vision du juge Dème qui s’inscrit en droite ligne de la déclaration dite de Thiès qui a sanctionné la mobilisation de la section thiessoise de la plateforme, déclinée par le responsable de Y en a marre, Saliou Ndiaye. Laquelle déclaration demande, entre autres, au président de la République de dessaisir le procureur Serigne Bassirou Guèye du dossier et le remplacer par un autre qui engagera la police et la gendarmerie dans une enquête pouvant éclairer sur cette affaire. Pour eux, la procédure enclenchée n’aura pas à un aboutissement satisfaisant. «Nous savons que la justice est malmenée et cette manière de gérer l’affaire n’est pas pour aller dans le sens d’une transparence», lit-on dans la déclaration.
Une autre demande contenue dans la déclaration est la mise sur pied d’une commission parlementaire et/ou ad hoc pour entendre toutes les personnes citées dans ce dossier. Mais aussi une mobilisation de tous les citoyens pour exiger une transparence dans la gestion du dossier. Car, estimentils, si cela n’est pas fait, le Sénégal risque de se retrouver dans cinquante voire cent ans dans une situation similaire à celle que connaît la République démocratique du Congo qui est assise sur un sous-sol riche en minerais et dont la population baigne dans une pauvreté absolue.
Quid de la surprise du jour avec la présence de responsables apéristes, Ndiaga Wade et Gilbert qui ont pris part à la rencontre pour demander au président Macky Sall de les mettre à l’aise en transférant le dossier à la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ? Surtout, disent-ils, que les avoirs du mis en cause, Aliou Sall, ne sont pas pour les mettre à l’aise.
Sidy DIENG