Le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage a effectué, ce mercredi 3 juillet, une visite de terrain sur les tronçons Dakar – Thiès de l’autoroute Ila Touba, sous invitation de l’Ageroute, entreprise exploitante de l’infrastructure. Le collectif a profité de l’occasion pour exposer aux exploitants et au ministère des Transports, représenté à cette rencontre par son secrétaire général, les préoccupations des usagers telles que les tarifications et la sécurité sur l’autoroute.
Le Collectif des usagers de l’autoroute et les équipes techniques de l’Ageroute ont visité, ce mercredi, le tronçon Aibd – Thiès de l’autoroute Ila-Touba. Le collectif était accompagné par des membres du mouvement Y a en marre, de l’Association des jeunes géologues du Sénégal et du Cos23. Ces membres de la société civile ont exposé, à cette occasion, les préoccupations des usages de l’autoroute telles que les questions liées à la sécurité, à la tarification et aux financements.
Les usagers ont d’abord interpelé les autorités représentées par le secrétaire général du ministère des Transports sur les tarifs du péage jugés chers pour les citoyens. Mais, sur ce point, les autorités sont restées catégoriques. A les croire, il est impossible de baisser les prix, car Ila-Touba a ses particularités.
En effet, contrairement aux autres autoroutes, Ila-Touba est financé en partie par l’Etat (15 %) et la banque chinoise Exim Bank, à hauteur de 85 %. Cependant, la gestion de l’ouvrage revient à l’Etat sénégalais et sera confiée, après la période transitoire d’un an, à l’Ageroute. Les recettes générées par l’exploitation vont resservir à la prise en charge salariale du personnel de contrôle et de surveillance et à l’entretien de l’ouvrage. Le mode de payement des tarifs du péage est également différent de celui des autres autoroutes.
Selon les responsables de l’Ageroute, Ila-Touba veut s’inspirer des autoroutes à l’international, avec un mode de payement fermé où l’usager prend un ticket à l’entrée pour payer à la sortie. Ce qui permet de faciliter la fluidité du trafic et d’éviter les nombreux arrêts.
‘’La tarification est une question importante pour les citoyens. Nous avons fourni des explications sur les tronçons Ila-Touba et Aibd – Mbour et Thiès. Je pense que le collectif a reçu des réponses convaincantes, parce que si nous avions appliqué la vérité des prix sur les autoroutes, on aurait dû multiplier le prix actuel par au moins 4. Entre Touba et Thiès, le péage est à 2 500 F Cfa, ce qui correspond à 21 F le km. En réalité, l’Etat veut donner des prix sociaux, mais qui, au moins, permettent d’être capables d’entretenir et de maintenir l’ouvrage. C’est pourquoi nous avons fixé des prix qui permettent uniquement de supporter les charges générées par l’autoroute, car l’Etat ne cherche pas à gagner de l’argent sur cette infrastructure.
La baisse de ces tarifs relève aujourd’hui de l’impossible’’, explique Aubin Sagna, Secrétaire général du ministère des Transports.
De son côté, la délégation du collectif dirigée par Cheikh Oumar Sy a exprimé sa satisfaction à l’égard de l’Ageroute qui leur a ouvert ses portes pour discuter des questions qui préoccupent les usagers. ‘‘Ils nous ont donné une explication technique par rapport à l’investissement, par rapport au coût et au kilométrage. Et comme nous aussi, en tant que collectif, nous savons que le Sénégalais lambda ne voit qu’une seule autoroute. Il faut expliquer la raison de cette différenciation des prix. On voulait aussi savoir, dans l’avenir, si l’ouvrage atteint sa maturation, est-ce qu’on pourrait aller à des montants dégressifs pour permettre non seulement aux citoyens lambda de l’utiliser de manière moins cher, mais aussi d’ouvrir des couloirs tout autour pour que ceux qui habitent dans les zones rurales puissent bénéficier, à grande échelle, de cette route’’, a déclaré, pour sa part, Cheikh Oumar Sy, le coordonnateur du Collectif des usagers de l’autoroute.
Avec EnQuête