Sauf extraordinaire, c’est demain mercredi que le montant de la caution pour les élections locales sera fixé par les services du ministère de l’Intérieur. Les libéraux présents à cette rencontre ont, par ailleurs, appelé au respect des principes de la Cedeao qui veut que le Code électoral ne soit pas modifié six mois avant les élections.
La Cedeao ne veut pas qu’on touche au Code électoral six mois avant des élections. Le Parti démocratique sénégalais tient au respect de cette disposition. Prenant part hier à une rencontre du ministère de l’Intérieur sur la fixation de la caution, les libéraux ont posé leurs conditions. Devant le ministre de l’Intérieur et organisateur des élections, Maguette Sy qui a représenté le Pds a posé trois conditions. D’abord, il a appelé au respect du calendrier républicain par la tenue des élections locales le 1er décembre 2019. Ensuite, il a insisté sur le respect du Code électoral par le maintien du parrainage. Et enfin il a exigé l’institutionnalisation généralisée d’une caution quel qu’en soit le montant fixé. Une position qui rejoint les dispositions de la Cedeao et qui fera dire au ministre Aly Ngouille Ndiaye qui présidait la rencontre que «c’est la première fois que je suis en phase avec le Pds».
Sur la trentaine d’orateurs, si certains ont proposé le maintien d’une caution pour le filtrage des listes d’autres ont plus insisté sur l’abandon du parrainage tel que proposé par la mission d’observation des élections de l’Union européenne. Mor Ndiaye de Jengu Tabakh trouve que le parrainage doit être maintenu pour permettre aux partis de faire leur travail. Sous ce rapport, il propose une caution de 20 millions de Frs Cfa. Il en est de même pour un autre responsable de parti qui ne veut pas que les élections soient nawetanisées. Il propose une fourchette entre 5 et 10 millions comme montant de la caution. Quant au Colonel Malick Cissé, il propose une caution uniforme de 5 millions de Frs Cfa. Avec 42 départements et 552 communes recensés, Ousmane Badiane de la Ligue démocratique appelle à une rationalisation des élections pour éviter les 2709 listes des Locales de 2014. Pour lui, avec une inflation de listes, «ce sera très difficile». Responsable de la coalition au pouvoir, Benoît Sambou trouve que le parrainage est un exemple de réussite de la présidentielle à travers le filtre des candidats. Pour lui, «il est important de rationaliser les candidatures». Il a, à ce titre, proposé la somme de 15 millions pour la Départementale contre 10 millions par liste pour la Commune. Pour d’autres formations, elles ne sont ni pour le cautionnement encore moins pour le parrainage, mais pour le respect de la démocratie.
Répondant aux interpellations, le ministre de l’Intérieur et organisateur des élections dira que «nous sommes pour des discussions ouvertes à la recherche de consensus. J’ai pris note de vos préoccupations par le respect du calendrier électoral». Pour lui, «il y a 314 partis officiellement reconnus avec la possibilité pour les personnalités indépendantes de participer». Aux élections locales de 2014, poursuit il, «nous avions 2747 listes alors que nous étions plus de 200 partis». S’agissant de l’interpellation des partis membres du Front national de résistance, l’organisateur des élections précise que, «nous voulons respecter les 150 jours avant les élections prescrit par le code électoral. Cela n’exclut pas qu’on trouve une solution avec le dialogue politique. C’est possible, mais il faut tenir compte de la contrainte du délai de 150 jours». Cette caution à l’entendre sera définitivement fixée au plus tard demain 3 juillet 2019.
Magib GAYE