Les représentants de la crème judiciaire sénégalais ont, pour la plupart, reconnu qu’il y avait des efforts à faire en matière de justice au Sénégal. Ils étaient invités, ce samedi, à la dédicace du livre du Magistrat, Cheikh Tidiane Lam, de l’Inspection générale de l’Administration de la justice. Un livre intitulé La modernisation de la justice au Sénégal – Vers la recherche de la performance.
Les véritables attentes des peuples ne sont pas entièrement prises en compte. S’y ajoute que les réformes majeures tardent à prendre forme. Ce qui empêche à la justice de jouer son rôle. Ce diagnostic a été établi, samedi dernier, par le Magistrat Cheikh Tidiane Lam, de l’Inspection générale de l’administration de la justice. Un livre intitulé La modernisation de la justice au Sénégal – Vers la recherche de la performance. Aussi, est-il d’avis que la persistance des difficultés exige la «médiation» avec des structures comme les «cases de justice». A en croire M. Lam, il faut «des réformes d’envergure qui partent de la base» vers le sommet. Le juriste plaide de même pour la construction d’espaces plus respectueux des droits, la prise en charge des victimes de tortures, des longues détentions. Ceux qui, d’après lui, constituent, «des préalables pour aller vers des réformes» et en direction de l’atteinte de la performance. Il faut donc une «métamorphose» privilégiant médiation et la conciliation.
Présent à la cérémonie, le ministre de la Justice, Malick Sall, trouve qu’en «démocratie, on est obligé de s’adapter aux attentes». Le garde des Sceaux reconnait qu’il y a eu des «réformes catastrophiques» parce que nous avons souvent l’habitude de mettre «la charrue avant les bœufs». Dans tous les cas, il se dit optimiste. «Il y a des perspectives pour que la justice soit performante», assure-t-il. Mais pour que cela soit réalisable, «chacun doit apporter sa part», invite-t-il. Nouveau ministre de la Justice, Me Sall, a réitéré ses attentes, «Je veux que la justice soit respectée. Nous avons des juges respectés. Cet atout, nous devons le cultiver. Si nous continuons à nous regarder les nombrils, nous allons nous faire dépasser. Nous n’avons pas reculé ; n’avons pas beaucoup avancé. La signature du Sénégal a un coût dans les conventions. Il faut que nous acceptions de nous remettre en cause», plaide-t-il. Avant de confier qu’il faut aussi humaniser le traitement de ceux qui sont dans les lieux de détention. «Ils ne sont privés que d’un seul droit : sortir», rappelle-t-il.
Souleymane Teliko, Secrétaire général de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), insiste sur le fait que «nous avons besoin d’une justice beaucoup plus crédible, plus respectée». Dans la même veine, Mamadou Abdoulaye Diouf, Inspecteur général qui a eu la charge de présenter le livre de Cheikh Tidiane Lam, martèle que l’auteur soutient que la justice doit être performante pour que le citoyen en ait une idée positive.
Emile DASYLVA