«Sénégal : un scandale à 10 milliards de dollars». Voilà le titre du reportage de la journaliste Mayeni Jones de la chaine britannique Bbc qui a mis le régime de Macky Sall sens dessus-dessous en éventant la forfaiture, la filouterie et le banditisme d’Etat d’un régime mafieux qui se confond avec la famille et la belle-famille présidentielle déterminées à mettre le grappin sur les ressources naturelles du pays, mais aussi de collusion avec des prédateurs comme Frank Timis. Dans ce mélodrame, le dernier à s’être illustré à ce jour, est celui que personne n’attendait. Après qu’il s’est fait inviter sur le plateau de Tv5, El Hadji Hamidou Kassé, ministre-conseiller, chargé de la communication de la présidence de la République, sensé innocenter le frère de son patron, l’a en fait enfoncé. En déclarant que les 250 000 dollars Us dont parle Bbc ont été bien versés à Agritrans, mais à des fins de consultance agricole, le communicant en chef de la présidence de la République a jeté un pavé dans la mare.
Il n’en fallait pas plus pour faire sortir de ses gonds Yakham Mbaye, directeur général du quotidien national Le Soleil : «Ce que El Hadji Kassé a fait est l’œuvre d’un parfait traitre, orfèvre en l’art de planter un couteau dans le dos de celui qui prend le risque de lui faire confiance. Tout ce qu’il a dit relève de contrevérités et d’inventions». Bavant de rage contre son ex-confrère et non moins collègue-communicant du Palais, Yakham Mbaye estime qu’El Hadji Kassé «figure au rang des ennemis de l’intérieur qui sont pires que ceux qui animent l’opposition radicale vouée à déstabiliser le président Macky Sall». Que n’a-t-il ajouté que de demander qu’il « soit entendu par les autorités judiciaires et policières en chargé de l’enquête sur Petr-Tim qui a été ouverte». Aussi, invite-t-il El Hadji Hamidou Kassé à «se plier à cette exigence au lieu d’aller pérorer sur le plateau d’une télévision étrangère».
Pour mieux comprendre le bien-fondé de l’interpellation d’El Hadji Hamidou Kassé, à qui on donnerait le Bon Dieu sans confessions, mais qui en a sous la semelle en matière d’intrigues, il faut remonter le temps et passer en revue ses états de service où il a enchaîné les imbécilités et a eu à adopter des postures inconvenantes, tout comme il a souvent pris des positions trop controversées. Comme un papillon qui butine d’une fleur à l’autre, El Hadji Hamidou Kassé, qui avait la bougeotte à Paname, a remis ça en passant de Tv5 à Africa Radio où, avec sa langue bien pendue, il a encore déballé : «C’est parce que le Président [Macky Sall] a été mis dos au mur qu’il a décidé finalement de confier à Aliou Sall une direction [la Cdc]». Qui disait que le président Macky Sall est très influençable ? El Hadji Hamidou Kassé, un de ses plus proches collaborateurs, vient de le confirmer. Voilà un conseiller du président de la République qui, dit-on, après avoir désarticulé la ligne de défense fortifiée du frère du chef de l’Etat, révèle maintenant les tares et faiblesses du chef de l’Etat lui-même. Atteinte à la sûreté de l’Etat ? Danger pour la République ? Cet homme devrait-il continuer à mériter la confiance du président Macky Sall dès lors que le fait de fuiter les petits secrets de l’Etat passe pour être une partie de plaisir pour lui ?
Le problème de Kassé, c’est surtout de se méprendre de son statut de chargé de communication du président de la République, en ce sens qu’il se trompe de l’objet à valoriser. Dans ses saillies, il se met souvent plus en vedette lui-même et met en avant sa propre personne plutôt que d’accroître la visibilité des (bonnes) actions du chef de l’Etat ainsi que la lisibilité des messages de ce dernier. Et à trop montrer sa tronche pour déblatérer à tout va, il banalise son discours, devient envahissant, agace et finit par devenir chiant et ridicule. Et la communication présidentielle d’en pâtir beaucoup. Surtout lorsque le message est un tissu de mensonges comme cela a été le cas récemment quand Kassé a osé mentir effrontément en disant que le Rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) n’existe pas et que le président Macky Sall ne l’a donc jamais reçu. En effet, en à croire El Hadji Hamidou Kassé, «le Rapport de l’Ige à propos du contrat de Petro-Tim, s’il existe, n’est pas le résultat d’une lettre de mission du président de la République qui ne l’a d’ailleurs pas reçu. Il est difficile de “déclasser” ce qui n’existe pas légalement selon les procédures de l’Ige». Un tantinet poli, un quotidien de la place a conclu à ce sujet qu’«El Hadji Hamidou Kassé & Cie se sont gourés». Ah, le doux euphémisme ! Ils ne se sont pas gourés, ils ont menti. Effrontément. Avec ces gens-là, les mensonges d’Etat ont encore de beaux jours devant nous.
Retour sur un parcours parsemé de soubresauts d’un homme, formé à bonne école, polémiste devant l’Eternel, et dont l’angoisse existentielle l’empêche de garder cette lucidité nécessaire et ce sang-froid utile pour s’effacer parfois et observer un silence éloquent. En février 2013, dans une lettre à Moussa Touré, El Hadj Hamidou Kassé a clashé l’ancien ministre de l’Economie et des Finances sous Abdou Diouf, puis ambassadeur et président de la Commission de l’Uemoa. Moussa Touré dont le seul tort a été d’émettre son avis sur la gouvernance du président Macky Sall et surtout sur le changement de régime, en se demandant qu’est-ce qu’il fallait choisir entre la peste (Abdoulaye Wade) et le choléra (Macky Sall).
Comme piqué au vif par la sortie contre son mentor, Kassé a voulu casser la baraque de l’ancien douanier. Tel un «répondeur automatique», il a réagi au quart de tour en choisissant le format «contribution» dans les journaux pour recadrer Moussa Touré. Au travers d’un texte très polémique qui pêche par excès de pédantisme, et où la phraséologie l’emporte sur la pertinence, El Hadji Hamidou Kassé a tenté de se faire l’avocat du diable, mais s’est plus emberlificoté dans ses propres contradictions que convaincu les Sénégalais. «Votre sortie dans l’édition du lundi 18 février 2013 de Walf Fadjri, ” la peste et le choléra”, ne vous honore pas. Vous dites des platitudes». Quand Kassé, dans son esprit lilliputien, parle du «parcours [de Moussa Touré] ponctué par des impasses, de mauvaises passes», il semble oublier son propre itinéraire parsemé d’embûches, au cours duquel il a eu à flirter avec les mouvements contestataires scolaires et estudiantins gauchisants, les clubs philosophiques et maoïstes, les cercles littéraires, le monde de la presse… avant d’embrayer dans la jungle politique, avec des fortunes diverses. Comme atteint de cécité intellectuelle, Kassé avait, à la fois, étonné sérieusement son monde et amusé la galerie quand il a pensé que l’utilisation de la métaphore de «la peste et le choléra» pour caractériser les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall indique «un manque de respect pour le peuple sénégalais» (…)
Trempant sa plume dans le venin, Kassé n’a pas tari d’injures à l’égard de Moussa Touré qu’il a traité de «violent et délibérément nihiliste, péremptoire et dogmatique, économiste aux certitudes carrées». Il est vrai que, dans l’imagerie populaire, «il est illusoire d’entendre un message de paix d’une bouche ensanglantée», i.e. «Kusa guémigne di nàcc do wax jàmm» [la traduction du wolof n’est pas garantie]. Pas plus qu’il est présomptueux d’espérer de la bouche d’un disciple de Bacchus des versets poétiques ou des paroles d’Evangile. Maintenant, lorsque Kassé se permet de débiter des inepties du genre «l’Etat créateur de richesses et d’emplois», on tombe des nues. Comment notre brillant philosophe et intellectuel, Grand Prix du chef de l’Etat (Abdou Diouf) pour les Lettres, édition 1994, avec son livre «Les Mamelles de Thiendella», peut-il un seul instant gloser sur une telle hérésie qui doit faire tordre et pouffer de rire les étudiants de 1ere année de la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Ucad chez qui cela tombe sous le sens que c’est bien l’initiative et le secteur privés qui sont, par excellence, les créateurs de richesses et d’emplois (…)
D’autre part, quand Kassé exige des preuves de la présence de la «famille, la belle-famille, les amis et le parti de Macky Sall» au cœur de l’Etat, il prend les Sénégalais pour des demeurés. Car, le népotisme n’a jamais été aussi ancré dans les pratiques du chef de l’Etat que sous Macky Sall, obligeant la presse nationale à en faire toujours ses choux gras.
En avril 2017, à l’approche des élections législatives, alors que le débat faisait rage autour de la liste unique de l’opposition, gage d’une éventuelle victoire et de changement de majorité parlementaire pour l’avènement d’une cohabitation inédite au Sénégal, que Me Abdoulaye Wade appelait de tous ses vœux, le ministre chargé de la Communication de la présidence n’a pas voulu l’entendre de cette oreille et s’en est pris à l’ancien chef de l’Etat, en des termes d’une rare violence. Ainsi, dans un entretien avec le quotidien L’As, l’ancien directeur du journal Le Soleil défend farouchement l’actuel régime et démonte sans aménités le «Pape du Sopi» : «Abdoulaye Wade est un chef de clan. C’est notamment le clan que j’appelle réactionnaire, revanchard, putschiste, extrémiste et très violent qui a cherché à déstabiliser ce pays depuis 2012 et qui n’y est pas parvenu».
Même s’il n’est pas lui-même dans l’œil du cyclone, El Hadji Hamidou Kassé est éclaboussé par des scandales impliquant ses proches. En février 2017, la caravane de la tête de liste de Mankoo Taxawu Senegaal à Dakar qui poursuivait son périple dans les différentes communes de la capitale, a interpellé à Fass deux jeunes de Matam avec des cartes d’électeurs de Sacré-Cœur Mermoz. Mais, plus que le flagrant délit, le maire de la Médina, Bamba Fall, en conférence de presse à côté du maire de sacré-cœur Mermoz, Barthélémy Dias, s’est dit davantage «outré par la posture du sous-préfet des Almadies qui n’honore pas la République», en ce sens que l’autorité administrative a tenté de défendre les deux jeunes incriminés et s’est permis de dire que l’un des deux gosses qui ont volé les cartes d’électeurs est le président de commission du centre de Ngalandou Diouf. D’après Bamba Fall, «je ne suis pas sûr, que ce jeune est majeur. Le gosse ne parle pas wolof, son français laisse à désirer et il nous dit qu’il vient de Matam. Je pense que Dakar ne manque pas de cadres pour présider des commissions de distribution de cartes». A l’en croire, «le seul critère de nomination de ce jeune, du nom de Samba Ba, pris la main dans le sac avec un millier de cartes d’électeur, c’est qu’il est un peulh originaire de Matam et un neveu de El Hadji Kassé».
Par ailleurs, la solidarité de Yakham Mbaye à l’égard d’Aliou Sall ne date pas d’aujourd’hui. Pour rappel, en mai 2017, Yakham Mbaye avait adressé une lettre de soutien à son «ami et camarade» Aliou Sall. Pour le Secrétaire d’Etat à la Communication d’alors, Moustapha Diakhaté, «donneur de leçons et insulteur public, n’a pas l’étoffe de censeur qu’il se taille». Une lettre de feu où l’ancien journaliste tire à boulets rouges sur l’ex-président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, qu’il assimile à «un frelon, pire qu’un faucon, moins que ces paons qui braillent et se dandinent au Palais. Ils ne sont que des frelons !» L’on apprenait alors, avec stupéfaction, que notre joli Palais présidentiel est infesté par ces bestioles de frelons, de scorpions, à visage humain, et qui ont pour initiales M.D. et E.H.K.
Dans l’émission «Grand Jury» sur la Rfm du 18 novembre 2018, le communicant en chef du Palais avait fait étalage de ce qu’il sait faire de mieux : l’intox, la désinformation, les fakenews. En déclarant que «c’est la famille de Wade qui a demandé à Macky Sall la grâce pour Karim Wade», El Hadji Hamidou Kassé cherche à tromper les Sénégalais en installant le doute dans les esprits. Mais c’est tellement cousu de fil blanc que ces allégations prêtent à sourire. Mais, pour qui connaît bien ce grand sophiste et mythomane devant l’Eternel, l’on n’est guère surpris de ces saillies. Cet hurluberlu qui n’a jamais rien compris, ingrat et nullement dérangé par la communication désastreuse du Palais, croit naïvement et niaisement que pour exister et pour plaire à son patron de Macky Sall, il suffit de toujours taper sur Me Abdoulaye Wade qu’il prend pour un punching-ball, voire pour son souffre-douleur. Pourtant, le président Abdoulaye Wade fut son bienfaiteur pour l’avoir tiré des bas-fonds du chômage où il végétait et le nommer Directeur général du quotidien pro-gouvernemental Le Soleil. El Hadji Hamidou Kassé fut donc le patron de ce médium prestigieux sous le magistère du président Wade, dont il était un des plus fervents thuriféraires et à qui il tressait des lauriers dans presque tous ses éditoriaux.
Mais, le président Wade ne va pas tarder à être déçu par Kassé qu’il va virer de la direction de l’Astre national à cause d’une gestion calamiteuse telle que révélée par un Rapport de la Cour des comptes. En effet, s’il y a un dossier qui donne des urticaires à El Hadji Hamidou Kassé, c’est bien le Rapport de la Cour des comptes sur la gestion 2004-2007 du journal Le Soleil. Ledit rapport fait état de 26 griefs et interpellent les deux directeurs généraux qui ont eu à officier au cours de la période auditée, en l’occurrence El Hadji Hamidou Kassé et Mamadou Sèye. Selon le quotidien Libération, il n’est pas exagéré de dire qu’on a failli assister à l’extinction définitive du… Soleil, le journal gouvernemental, aîné des quotidiens d’informations générales du pays. Par la faute des deux «braconniers du Soleil», El Hadji Kassé et Mamadou Sèye, les deux directeurs généraux qui se sont succédés, durant les neuf premières années du troisième millénaire, aux commandes de la Société sénégalaise de presse et de publication (Sspp), éditrice du Soleil.
Dans son odyssée près des rives des régimes en place, El Hadji Hamidou Kassé, balancé par-dessus bord par le président Abdoulaye Wade, a été repêché par le président Macky Sall. Mais, les faits montrent que l’homme n’est pas à la hauteur de la charge de responsable de la communication présidentielle. Le président Macky Sall a beau collectionner les bourdes communicationnelles, ça n’indispose nullement le sieur Kassé qui fait le mort. Le président Macky Sall se goure et se fourvoie dans ses sorties médiatiques, cela laisse de marbre M. Kassé. Alors, tour à tour, le président Macky Sall crée le scandale à chacune de ses déclarations publiques : l’affaire des desserts des tirailleurs sénégalais, le Magal de Touba comme célébration du… retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba, la Salâtou Alâ Fâtiha, l’oraison funèbre pour Bruno Diatta sur fond de discours-polémique autour de la paternité de sa nomination comme ministre chargé du protocole de la présidence de la République, etc. Avec l’interview accordée par le président Macky Sall à France 24, un journaliste sénégalais de renom, grand analyste politique, a fait des observations pertinentes en ces termes : «Le service de communication de la présidence de la République n’a pas travaillé avec le journaliste de France 24 sur les questions à poser et sur celles susceptibles d’être posées. Le président Sall a été jeté en pâture face à un journaliste totalement libre dans le choix des questions, alors qu’il devait être encadré et assisté, vu le contexte politique où chaque mot a son poids. Et, à la face du monde. Macky Sall n’a pas pu cacher sa surprise d’entendre des questions posées sur ses deux principaux adversaires (…) Il était à l’étroit sur France 24, ce qui lui a inspiré des propos maladroits à l’égard de ces institutions internationales [le Groupe de Travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire, le Comité des Droits de l’Homme des Nations- Unies, la Cour de justice de la Cedeao]. Il ne lui restait qu’à annoncer le retrait du Sénégal de la Cedeao et des Nations-Unies ».
Seul contre tous, El Hadji Hamidou Kassé l’est. Après l’expérimentation malheureuse du système «pay per view» (paiement à la séance) avec les innombrables désagréments dont se sont plaints de nombreux usagers à l’occasion du combat Balla Gaye Vs Modou Lô, le 13 janvier 2019, Gaston Mbengue avait clashé El Hadji Hamidou Kassé, ministre chargé de communication de la présidence de la République, en disant que le bonhomme «fait partie des membres de l’entourage du Président qui ne sont d’aucune utilité à ce dernier. Ils doivent apprendre à être généreux et régler certains problèmes sans que ce dernier n’en soit informé. Malheureusement, ce sont des gens qui passent tout leur temps à détruire».
Les auditeurs de la Radio Futurs Médias (Rfm) qui ont suivi la nouvelle émission «Gueew-bi», mise en place dans le cadre de la campagne électorale de la présidentielle de 2019, et animée par le journaliste Abdoulaye Cissé, n’en reviennent toujours pas. L’édition du mardi 12 février 2019 avait pour invités, MM. El Hadji Hamidou Kassé de la «Coalition Macky 2019» et Boubacar Camara de la «Coalition Sonko président». Mais, l’émission a failli tourner court avant même qu’elle ne commençât, en raison du comportement incorrect et inadmissible du chef du Pôle de communication de la présidence de la République qui s’est montré très désagréable et qui, un moment, a menacé de bouder et de quitter le plateau. Engageant la polémique, le cassant Kassé a tout cassé et a distribué une bordée d’injures à l’antenne et que la décence nous interdit de reprendre dans ces lignes. Les choses allaient dégénérer n’eussent été la tempérance et le sang-froid du journaliste qui a fait montre de sagesse et de professionnalisme, en fourrant ses états d’âme dans sa poche pour sauver l’émission et privilégier sa mission de service public de l’information. Mais ça avait volé très bas du côté de Kassé qui a revisité tout son répertoire d’insanités pour les coller au pauvre Abdoulaye Cissé : «Impoli», «mal élevé», «c’est totalement faux», etc. Les oreilles chastes du présentateur de l’émission, Abdoulaye Cissé, du co-débatteur, Boubacar Camara, ainsi que des auditeurs, ont dû siffler. Il s’en est suivi un instant très gênant pour tout le monde et que le réalisateur de l’émission a cherché à escamoter en mettant un tampon musical salvateur, le temps de calmer les esprits «en off». C’est ça également les aléas du direct.
Pour l’ensemble de son œuvre, le responsable de la Communication de la présidence de la République qui s’érige pompeusement en spin doctor du Palais, est alors à des années-lumière des grands gourous de la communication, dont des régimes impopulaires comme celui de Macky Sall ont besoin de s’attacher les services pour rebondir. Très mal coaché, insuffisamment encadré et conseillé dans sa communication, esseulé et abandonné à la limite, le président Macky Sall multiplie les bourdes langagières et discursives faisant qu’à chaque fois qu’il ouvre la bouche, tout le monde se bouche les oreilles. Ses sorties manquées à répétition étonnent et détonnent au sein de la République. Maintenant que la «trahison» et la «déloyauté» prêtées au pauvre El Hadji Hamidou Kassé s’en mêlent, c’est la totale.
Dans tous les scandales qui l’éclaboussent, le président Macky Sall gagnerait à bien manœuvrer et communiquer avec tact, dextérité, intelligence et bien à propos, pour se sortir de ces guêpiers. Sauf que ceux qui sont habilités à bien calibrer la communication officielle du Palais, El Hadji Hamidou Kassé en tête, en la dotant de cette résonnance et de cette tonalité qui la rendent plus convaincante et plus efficace, trainent des lacunes criardes car porteurs de discours orientés et subjectifs, trop partisans, d’allure manichéiste et passablement crédibles. Bref, une communication désastreuse. Pourtant, la communication devrait jouer un rôle fondamental à ce niveau afin que le président Macky Sall puisse sauver la face, tout en préservant la paix et la stabilité sociales. Mais cette reprise en main du contrôle de la situation à travers la maîtrise de la communication, devrait se faire sans El Hadji Hamidou Kassé, un collaborateur plus bavard qu’efficace, dont les jours à la présidence de la République comme chargé de la communication sont à l’évidence comptés. Alors, Kassé serait bien inspiré de se casser au lieu d’attendre d’être viré comme un malpropre.
Pape SAMB