L’absence d’«initiative et de réactivité» de la Commission électorale nationale autonome (Cena) a également été relevée par la mission d’observation de l’Union européenne.
Eléna Valenciano et ses collaborateurs sont même allés plus loin en pointant un doigt accusateur sur la Cena qui, à les entendre, a opéré comme un «bras de l’administration» plutôt qu’un organe de supervision.
«L’organisation des élections a été menée dans le respect des règles et délais prescrits dans la loi, bénéficiant d’un cadre administratif de qualité et de fonctionnaires bien formés. Le contraste entre cet acquis et certaines pratiques ne favorisant pas toujours la transparence et traduisant une certaine désorganisation, notamment dans la distribution des cartes, n’en n’est plus patent. La Commission électorale nationale autonome, organe chargé de la supervision du processus, a tenu son rôle mais sans faire preuve d’initiatives et de réactivité, opérant comme un bras de l’administration, plutôt qu’un organe de supervision communiquant les informations qu’elle recueille et alertant sur les difficultés ou anticipées», note-t-on dans le rapport. Au titre des recommandations, les observateurs de l’Ue demandent de garantir «la neutralité et l’efficacité du contrôle exercé par l’organe en charge de la supervision du processus électoral. Il s’agit d’une mesure de confiance et de transparence». Il est recommandé que la durée du mandat des membres de la Cena telle que fixée par la loi soit respectée. Il est également recommandé de réviser le mode de désignation des membres de la Cena de façon à ce qu’au moins une fraction d’entre eux soit nommée sur propositions d’institutions autres que celles relevant du seul pouvoir exécutif. Aussi, il est recommandé que la Cena dispose d’une enveloppe financière suffisante pour accomplir l’ensemble des tâches qui lui sont imparties en vertu du Code électoral et que les crédits qui lui sont alloués soient libérés en temps utile.
La mission d’observation de l’Ue qui a également relevé l’absence de confiance sur fond de désaccord entre forces politiques a tapé sur le ministre Aly Ngouille Ndiaye. Cela fait suite à la déclaration du ministre de l’Intérieur chargé de l’organisation des élections en faveur de la réélection du président sortant dès le premier tour. Ce qui, à les en croire, «a été préjudiciable à la sérénité du processus».
Lire aussi :
https://www.walf-groupe.com/systeme-de-parrainage-a-abandonner-plus-brefs-delais-selon-mission-dobservation-de-lue/
Magib GAYE