Laissez tomber la politique et prenez en charge les préoccupations des Sénégalais. C’est ainsi qu’Abdoul Mbaye tance le chef Dénomination du Marché : de l’Etat.
Le fondateur de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) apostrophe vigoureusement le président de la République. Face aux séries de meurtres cruels et d’accidents mortels, Abdoul Mbaye demande à Macky Sall d’agir et de laisser de côté la politique. «A peine sorti d’une élection présidentielle préparée par le Président sortant pendant de nombreuses années, le débat politique a été relancé, éternellement remis à l’ordre du jour, par une révision de la Constitution, l’initiative d’un dialogue politique, un prochain calendrier électoral sans doute à modifier et d’éternelles discussions à entretenir. Mais qu’attendezvous donc pour gouverner ce pays», fulmine Abdoul Mbaye «Qu’attendez-vous pour protéger et sauver les vies de Sénégalaises et des Sénégalais», peste encore celui qui a été le 1er Premier ministre du Président Macky Sall. «Prenez en charge notre sécurité sur les routes, mais aussi dans nos maisons et dans les rues. Celle de nos filles et de nos soeurs. Là se trouve la priorité des priorités, à savoir la vie de ceux qui vous auraient élu et dont vous devez vous préoccuper. Ne voyez- vous donc pas qu’il vous faut changer votre gouvernance de la sécurité? Investissez moins dans le matériel anti émeute, dans l’écoute et la surveillance des opposants politiques. Traquez donc les criminels et montrez vos compétences en matière de maintien de l’ordre en commençant par celui qui protège les vies de nos concitoyens», poursuit le leader de l’Act.
Abdoul Mbaye affirme que le ministre de l’Intérieur nous avait promis que sa priorité serait la réélection de son chef de parti. «Il a tenu promesse. Il est temps que le Président, maintenant responsable de tout, obtienne de lui qu’il se consacre désormais à notre sécurité», critique l’ancien Premier ministre.
Il faut dire que le pays est secoué ces derniers temps par des meurtres crapuleux et des accidents mortels de la circulation. Une jeune fille a été tuée, à Thiès, en début de semaine dernière. Ce week-end, une autre fille aurait été violée avant d’être assassinée. Cela s’est passé dans la ville de Tambacounda. Une autre femme a été aussi tuée dans le quartier de Ouakam, à Dakar. La semaine dernière, trois accidents de la circulation ont causé la mort d’une quinzaine de personnes. Cette insécurité ambiante et grandissante et la récurrence des agressions sexuelles suivies de meurtres inquiètent à plus d’un titre les populations et certaines Ong. Mais l’Etat et le pouvoir sont restés pratiquement muets. Pendant ce temps, le pouvoir se préoccupe des réformes constitutionnelles et du dialogue politique avec l’opposition.
Charles Gaïky DIENE