Après Aminata Tall, les regards se tournent maintenant vers Ousmane Tanor Dieng. Le secrétaire général du Ps et président du Hcct séjourne depuis le début du mois d’avril officiellement pour se reposer ou pour cause de maladie. Mais l’un dans l’autre Macky Sall pourrait saisir cette absence pour le remplacer à la tête de l’institution.
Aminata Tall limogée de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (Cese), c’est maintenant Ousmane Tanor Dieng qui est dans le viseur du président de la République. Le président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) est en France depuis le début du mois d’avril, pour se reposer, selon Abdoulaye Wilane, le porte-parole du Ps. En effet, dans un entretien accordé à Walf Quotidien, il révélait que le secrétaire général du Ps était victime d’une grosse fatigue. «Ousmane Tanor Dieng n’est pas cloué au lit, et il n’est pas non plus dans un hôpital. Il a pris un coup de fatigue. Il subit une sorte d’asthénie générale, méchante et sévère, le tout sur fond d’anémie parce que quand on prend de l’âge et qu’on est passionné par le travail, vous savez les conséquences», avait-il déclaré. Mais des rumeurs persistantes affirment qu’il serait malade, gravement malade même. Mais l’un dans l’autre, quel que soit le motif de son absence prolongée du territoire national et du Hcct, Macky Sall pourrait saisir le prétexte de cet éloignement pour décréter la fin de sa mission à la tête du Hcct. D’autant plus que, l’institution consultative, jugée budgétivore et ne servant juste qu’à caser une clientèle politique semble être en léthargie. Ses membres ne se sont pas réunis depuis fort longtemps, à l’instar du Cese. Et à l’instar d’Aminata Tall, il suffit juste au président de la République d’user de sa signature pour débarquer Ousmane Tanor Dieng de la présidence du Hcct. D’ailleurs, en octobre 2017, lors de la deuxième session ordinaire du Hcct, Ousmane Tanor Dieng avait lui-même avoué que le président de la République peut mettre un terme à son mandat quand il le souhaite. Il a été nommé par décret président du Hcct le 20 octobre 2016. «La durée de mon mandat dépend du président de la République, elle n’est pas liée à une annualité. Le Président m’a nommé à la tête du Hcct par décret et il peut mettre un terme à tout moment, dans les mêmes formes. Mais mon mandat n’est pas lié aux changements qui interviennent pour les autres membres du bureau», avait-il dit.
Il faut dire que le limogeage d’Aminata Tall a donné des idées à certains faucons apéristes et de la coalition Macky2012, qui réclament les têtes des alliés de la deuxième heure. «Ils ont toujours été servis. Depuis la seconde alternance, ils sont aux commandes, il est temps qu’ils cèdent la place. D’autant plus que leur quota au sein du pouvoir n’est plus proportionnel à leur poids politique. Tout le monde sait que le Ps et l’Afp sont devenus l’ombre d’eux-mêmes. Aminata Tall n’a jamais été capable de mobiliser pour Macky Sall. Je souhaite vivement que le président Macky Sall signe un décret pour fin aux fonctions d’Ousmane Tanor Dieng», fulmine un des leaders de la coalition primaire qui a porté la candidature du Président Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012.
Mais contrairement au président du Hcct, le président de l’Assemblée nationale est moins exposé. Moustapha Niasse a un mandat de cinq ans à la tête de l’institution parlementaire dont le mandat arrive à terme dans moins de deux ans. Et on voit mal le président de la République abréger son mandat. A moins que Macky Sall décide de coupler les élections locales devant se tenir en décembre prochain aux législatives prévues en 2022. Et en cas de couplage, le chef de l’Apr n’hésitera pas à chasser Niasse du perchoir pour le remplacer par Boun Abdallah Dionne.
Macky Sall a réussi son pari d’être réélu et il n’est pas candidat à un troisième mandat. En conséquence, il n’a plus tellement besoin du soutien de ses alliés et ne va pas s’embarrasser de fioriture pour les écarter.
Charles Gaïky DIENE