C’est aujourd’hui qu’on saura si toutes les composantes de la classe politique nationale vont participer au dialogue prévu le 28 mai dernier. Les plénipotentiaires des différents pôles politiques vont prendre langue avec Aly Ngouille Ndiaye pour définir la version définitive des termes de références de ce dialogue. Mais une partie a conditionné sa participation à la présence d’une personne neutre pour conduire les débats et non le «récusé» Aly Ngouille Ndiaye.
Les partis politiques sont de nouveau appelés à la Direction générale des élections pour définir les termes de références du dialogue politique, prévu le 28 mai prochain. Aujourd’hui, les plénipotentiaires désignés par les trois pôles politiques, à savoir la majorité, l’opposition et les non alignés se retrouvent pour échanger sur les modalités de travail du cadre de concertation sur le processus électoral. Pour cette rencontre, les discussions risquent d’achopper sur des sujets délicats notamment sur celui devant conduire le dialogue. Le pôle de l’opposition récuse toujours le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. D’ailleurs ses plénipotentiaires à la précédente rencontre avaient posé comme condition de la poursuite des concertations, la désignation d’une personnalité neutre chargée de l’organisation des élections. Le seul candidat à la dernière présidentielle de 2019 à prendre part à la première rencontre du dialogue politique, le leader du Pur, Issa Sall, au sortir de ce conclave avec Aly Ngouille Ndiaye, a indiqué n’avoir pas fait le déplacement pour discuter sur les termes de références. D’après lui, l’enjeu de ces pourparlers avec tous les acteurs politiques se situe sur la modération du dialogue. «Nous voulons savoir qui modérera ce dialogue. Le Front auquel j’appartiens ne veut pas que le dialogue soit modéré par l’administration. Il faudra une personnalité neutre aux commandes. Avec un staff autour de lui et on évoquera toutes les questions sans exclusive. Ce sera un dialogue sincère où tout le monde participera. Et que ce ne soit pas seulement un dialogue politique mais aussi sur les ‘maux’ de la nation», dira-t-il.
De leur côté, les partis politiques regroupés dans le Front de résistance nationale (Frn) veulent une commission cellulaire indépendante pour diriger les travaux. «Le Frn continue de considérer le Code consensuel de 92 comme la référence majeure, et propose à cet égard la reconduction de la mise en place d’une Commission cellulaire indépendante pour diriger les travaux, à l’instar de celle que dirigea le président Kéba Mbaye, et dont les membres seront choisis d’un commun accord », affirme son coordinateur, Moctar Sourang. Ce dernier dit attendre de l’autorité de l’Exécutif «un engagement solennel quant à sa volonté d’appliquer les conclusions qui sortiront de ce Dialogue national comme ce fut le cas pendant plus de deux décennies. Cet engagement devra porter sur les règles d’adoption et de mise en oeuvre des dites conclusions qui seront partie intégrante des Tdr». Et Mamadou Diop Decroix de renchérir : «Quand nous recevrons formellement et officiellement une invitation, on nous dira pourquoi ce dialogue le Président en veut. Mais, sur la base de ça, nous aviserons. Nous allons analyser avec l’opposition, parce que nous sommes solidaires. L’opposition est solidaire et parlera d’une même voix, quand il s’agira de dire oui ou non».
Cette volonté des partis de l’opposition de ne pas voir Aly Ngouille Ndiaye mener les débats risque de ne pas être satisfaite. Car la mouvance présidentielle campe toujours sur sa position. Elle indique que ce n’est pas à l’opposition de définir les orientations et la personne centrale des débats. En tout cas, dans les prochaines heures, on en saura davantage sur la poursuite du dialogue politique. La rencontre d’aujourd’hui, doit consacrer la version définitive des termes de référence pour le dialogue national prévu le 28 mai prochain.
Mamadou GACKO