Plus question de laisser Orange, dont la finance n’est pas le métier, continuer à rafler les paiements électroniques. La Société générale de banque au Sénégal (Sgbs) veut positionner sa solutionner de «mobile money», Yup, pour rattraper son retard et ne pas voir des flux monétaires importants lui filer entre les doigts. Et pour réduire l’écart, elle peut compter sur le vaste réseau de distribution de la société d’hydrocarbures Total.
La bataille pour le contrôle de la monnaie électronique fait rage entre sociétés françaises. Avec le grand succès de Orange Money de la filiale sénégalaise de France Télécoms, Sonatel, Société générale a lancé, au Sénégal, depuis 2017 son portefeuille de monnaie électronique sur mobile, Yup, pour tenter de rattraper son retard par rapport à cet intrus dans la finance, Orange, dont ce n’est pas le coeur de métier. En effet, la filiale sénégalaise de la banque rouge et noir, Société générale de banque au Sénégal (Sgbs) ne veut plus se laisser chiper une très grosse part de marché. Sa solution de paiement mobile efficace qu’elle a lancé gagne du terrain et fait une bonne percée dans ce juteux marché qui s’avère être un bon filon en Afrique avec l’explosion du mobile sur ce continent à faible taux de bancarisation.
Hier, cette solution a fait son entrée sur le réseau de la société de distribution d’hydrocarbures Total-Sénégal qui détient 25 % de parts de marché. Elle va ainsi disposer de 150 nouveaux sur les 175 stations services que compte le major français dans le pays. Avec Yup, porte-monnaie électronique, qui se veut aussi une approche d’inclusion financière permettant d’offrir des solutions à la clientèle non touchée par une éligibilité bancaire, les usagers des stations services pourront ainsi faire des dépôts, retraits et le paiement marchand de biens et services sur le réseau de la société pétrolière. Ce qu’offre déjà depuis plusieurs années Orange Money dont les revenus s’érodent de jour en jour à cause des services de communication Over-The-Top (Ott), à savoir Viber, Skype ou encore Whatsapp, une dernière application avec laquelle le géant des réseau sociaux, Facebook, vient d’ailleurs de choisir Londres comme siège mondial pour ses activités de paiement en ligne. Ainsi, c’est un combat de titans que se mènent à distance ces entreprises françaises sur le continent où leurs solutions sont utilisées dans plusieurs pays du continent.
Pour reprendre la main dans cette bataille qui est loin d’être gagnée, à cause de la longueur d’avance de l’opérateur qui s’appuie sur sa position d’opérateur historique avec plusieurs millions de clients, Yup dit faire plus et mieux. Ce qui le glisserait forcément dans le champ d’action des opérateurs, avec des solutions faciles et innovantes dans le gisement de besoins des Africains notamment. Et Yup, grâce la complicité de la société partenaire Touch Point, commence à le proposer. En effet, via son guichet unique, elle propose une offre de services qui permet aux clients, selon un communiqué de presse, «d’accepter plusieurs moyens de paiement et de distribuer une multitude de services digitaux via un terminal unique et la possibilité pour les partenaire digitaux d’être distribués immédiatement sur les milliers de points de vente et dans plusieurs pays du continent africain ». Lancé au Sénégal depuis août 2017, Yup est une solution de «mobile money» qui permet d’accéder à une gamme complète de services transactionnels et financiers même sans avoir de compte bancaire. Et la solution revendique 300 mille portefeuilles ouverts.
Seyni DIOP