Afrikajom Center vient de boucler une première phase de son projet sur les réformes institutionnelles pour refonder «une République, une démocratie à bout de souffle qui fait de moins en moins sens, de moins en moins consensus et de plus en plus de violences, de tensions et de conflits qui risquent de porter un coup au vivre ensemble, à la stabilité et à la paix».
Commentant l’actualité politique marquée par les démons de la division notés ça et là, Alioune Tine et Cie estiment que «tout se passe comme si aucune leçon n’avait été tirée des évènements du 23 juin 2011». Lesquels événements avaient remis en cause de façon radicale voire violente, la crédibilité et la légitimité de deux Institutions fondamentales de la République : le Parlement et le Conseil constitutionnel. Huit ans après, se désolent-ils, «les mêmes questions se posent pratiquement dans les mêmes termes à propos de ces deux Institutions. Nous mettant de façon grave dans la nécessité absolue de réformer et de moderniser une démocratie électorale, des Institutions qui ne répondent plus à leur fonction et un système politique à bout de souffle». Pour ces acteurs de la société civile, «le leadership démocratique sénégalais est de plus en plus contesté et pire, beaucoup estiment que c’est en régression avec les interdictions récurrentes des manifestations publiques, avec une justice dont les décisions sont de plus en plus l’objet de critiques». Bref, des pathologies et des dysfonctionnements manifestes de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits humains qui ont fait l’objet d’un débat très large avec la production de conclusions et de recommandations très concrètes qui ont été soumises à l’ensemble de la classe politique mais également, la production d’une proposition de feuille de route pour garantir l’effectivité et le succès d’un dialogue politique large et inclusif.
Magib GAYE