Usant de ses prérogatives, le président SALL a accordé, le 3 avril dernier, la grâce présidentielle à plus de 1000 personnes. 810 détenus ont ainsi bénéficié de remises totales de peines et 223 de remises partielles de peines.
Dans le communiqué officiel, annonçant la nouvelle, la présidence s’autorise une précision. « Le président de la République n’a pas jugé opportun d’élargir sa mansuétude aux auteurs de certaines infractions telles que le vol de bétail et le trafic illicite de bois ou d’espèces protégées », indique le document.
Seulement, si la « mansuétude » du président SALL n’a pas touché les voleurs de bétail et les coupeurs de bois, elle a atteint d’autres pas moins recommandables. En effet, jugé et condamné par le Tribunal de grande instance de Diourbel, le 4 décembre 2018, à 5 ans de prison dans l’affaire du trafic des faux médicaments, Woury DIALLO fait partie de ceux que le chef de l’Etat a fait sortir de prison. Condamné le 4 décembre 2018 pour « association de malfaiteurs, contrebande et complicité d’exercice illégal de la profession de pharmacien sur une affaire de trafic de faux médicaments dont la valeur est estimée à plus d’1 milliard 300 millions de francs CFA », le vendeur de poison n’a même pas fait cinq mois en prison.
Suffisant pour faire sortir les Pharmaciens privés du Sénégal de leurs gonds. Face à la presse ce vendredi, le Syndicat des Pharmaciens privés du Sénégal (SPPS) s’est vigoureusement insurgé contre la libération de Woury DIALLO.
« La profession pharmaceutique, dans son ensemble, exprime son indignation par rapport à une telle décision et nourrit de grandes inquiétudes quant à la suite du procès. Tout le syndicat est mobilisé pour qu’il ne soit désormais plus toléré la vente illicite des médicaments frauduleux dans le pays. C’est une fraude mortifère qui tue des milliers d’individus et nous ne pouvons plus rester sans réagir », a fustigé le Docteur Assane DIOP, Président dudit syndicat.
WALFNet