La Fédération syndicale mondiale (Fsm) fustige la politique du gouvernement qui subventionne chaque année 600 millions de F Cfa aux quatre premières centrales syndicales qui sont venues en tête lors des élections de représentativité. C’était, hier, en marge d’un point de presse en prélude de la préparation de la fête du 1er mai.
Même s’il ne remet pas en cause la crédibilité de leurs camarades des autres Centrales syndicales, la Fédération syndicale mondiale (Fsm) se dit outrer par le fait que le gouvernement verse, depuis 2017, 600 millions de F Cfa aux quatre premières centrales syndicales. Alors que le recours d’annulation des élections de représentativité introduit par la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc) n’a pas été vidé au niveau de la Cour suprême. «Les élections de représentativité des Centrales syndicales de 2017 du Sénégal se sont déroulées avec un taux de participation de 28 %. Ce qui veut dire que 72 % de nos travailleurs n’ont pas participé au scrutin. Donc même si ces élections sont légales elles ne sont pas crédibles car il y a une majorité dormante. C’est ainsi qu’un recours d’annulation a été déposé par une centrale syndicale qu’est la Cnts/Fc auprès de nos juridictions mais jusqu’à nos jours ce recours n’a pas été vidé. C’est pour cela qu’aucun résultat définitif n’a été proclamé. Pourtant les quatre centrales syndicales qui arrivent en tête suite aux résultats provisoires bénéficient d’une subvention annuelle de 600 millions F Cfa», martèlent Cheikh Alassane Sène, coordonnateur du Fsm et ses camarades. C’était, hier, en marge d’un point de presse en prélude de la préparation de la fête du 1er mai.
Qui sans compter soutiennent-ils, l’appui financier du Bureau international du travail (Bit). Ces syndicalistes dénoncent ce qu’ils considèrent comme une discrimination et une injustice de la part du gouvernement. Ils interpellent d’ailleurs le président de la République à rectifier le tir. «Il faut que les résultats issus de ces élections soient proclamés pour que les gens sachent qui a gagné ce scrutin. Nous interpellons le président Macky Sall. L’Etat ne peut pas verser comme ça chaque année 600 millions de F Cfa à ces Centrales syndicales», dénoncent- ils.
Cheikh Alassane Sène et ses camarades sont revenus également sur les accords signés entre les syndicats des travailleurs et le gouvernement. Sur ce registre, ils invitent le chef de l’Etat à mettre ces accords sur son mode fast-track s’il veut accélérer les choses. «Suite à la réélection du président Macky Sall, la coordination des Centrales syndicales affiliées et amies de la Fsm attende de ce gouvernement une réponse rapide, favorable à la demande sociale et une meilleure prise en charge des préoccupations des travailleurs. Le chef de l’Etat a dit fast-track pour accélérer les choses alors c’est l’occasion pour lui et son gouvernement de faire vite pour matérialiser les accords qu’il a signés avec les syndicats des travailleurs qui ont assez perduré », lancent-ils.
Selon eux, dans le monde 1 % de la population possède plus de 80 % des richesses produits alors que 4,5 milliards de personnes vivent dans la pauvreté et la misère. Sur ce, ils estiment que les travailleurs doivent revendiquer de manière encore plus dynamique toutes les richesses qu’ils créent afin de mettre fin à l’injustice et aux inégalités.
Samba BARRY