La déclaration de l’Ong Jamra, selon laquelle 400 bars sont recensés à Grand-Yoff, continue d’alimenter les débats.
Après le démenti d’El Hadji Ibrahima Ndiaye, conseiller municipal à la mairie de Grand-Yoff, c’est au tour de Mame Matar Guèye et ses camarades de revenir à la charge. Dans un communiqué rendu public, les membres de Jamra clouent au pilori le collègue de Madiop Diop. «N’est-ce pas ridicule de soutenir, sur les ondes de la Rfm, qu’en sus des 70 bars autorisés, il n’y aurait que 100 bars clandos? Où était l’Autorité municipale quand ces clandestins s’installaient ? Encore que les 400 bars dont parle la presse, et que semble nier ce conseiller municipal, résultent de notre recensement de 2013. La dernière étude, initiée en 2018 par Jamra et ses alliés, avec le soutien de deux élus locaux, révélant un chiffre, nettement en hausse, de 431 bars (autorisés et clandos confondus) !», déclarent Mame Matar Guèye et Cie. C’est pour cela, rappellent ces derniers, que, lors de leur premier bras-de-fer, en juin 2011, avec la distillerie rufisquoise qui fabriquait «Namp-bi», le premier label de dosette alcoolisée (à 20 %), vendue sur le marché à 100 francs, Jamra avait exhorté le gouvernement à assainir la procédure de délivrance des licences de fabrication et d’exploitation. En effet, selon eux, suite à cette investigation, menée par Jamra dès février 2011 à Rufisque, en partenariat avec des notables de la localité, ils étaient ahuris d’apprendre que la mairie ainsi que la préfecture avaient catégoriquement nié avoir délivré une autorisation quelconque à cette «distillerie infecte». «Alors, question à… 1 000 dosettes : Qui avait donné le sésame au fabricant de ce «breuvage de feu», qui poursuivait tranquillement ses activités au quartier Colobane- Sud 2 de Rufisque en abrutissant, détruisant impunément les enfants, tout en boostant l’insécurité ?», s’interrogent-ils.
Pour les responsables de Jamra, bien vrai que la distillerie avait fini par fermer boutique, sous la clameur populaire, mais l’Ong reste convaincue que le laxisme, dans le processus de délivrance des licences, aura contribué à l’émergence de ces commerçants véreux, plus soucieux de leurs profits que de la préservation de la santé mentale et morale des enfants, principales cibles de ces dosettes et aux emballages gadgétisés. Mame Matar Guèye et Cie affirment tant que l’Etat continuera de traîner les pieds dans la prise en charge de ce grave phénomène de démocratisation à outrance de l’accès aux boissons alcoolisées, le Sénégal continuera, hélas, de souffrir des ravages de «Namp-bi», de «Salañ-Salañ» et autres «Jakarta».
Samba BARRY