Les travailleurs de Limak-Aibd-Summa (Las) sont très remontés contre la volonté du gestionnaire de l’aéroport de mettre fin aux contrats des agents prestataires pour raison de difficultés économiques. Ils l’ont fait savoir avant-hier lors d’une assemblée générale organisée par l’intersyndicale des travailleurs au niveau de l’aérogare des pèlerins de l’Aéroport international Blaise Diagne.
Correspondance) – Les syndicalistes de l’Aibd opposent un niet catégorique à la volonté de leur employeur de libérer une partie du personnel. Selon eux, rien ne peut expliquer une telle mesure qui ne tient à rien de solide. Surtout, disent-ils, quand on sait que toutes les autorités qui ont eu à visiter l’entreprise, qu’il s’agisse de l’ancien ministre des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, du directeur général de Las, Xavier Mary, ou du directeur général de l’Aibd SA, Abdoulaye Mbodji, tous ont exposé devant le peuple sénégalais la bonne santé financière de l’entreprise dont le trafic a dépassé toutes les prévisions après seulement une année de gestion. En effet, selon eux, le trafic est en constante progression avec un peu plus de 9,42 % du 1er janvier à fin novembre 2018. Soit un total de 2 154 190 passagers en 11 mois, là où le gestionnaire et l’Etat tablaient sur un pourcentage de 4 %. Ces chiffres, disentils, témoignent du mal-fondé de l’argumentaire servi pour expliquer la décision de se séparer des agents prestataires. Aussi, pour le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’aéronautique (Synatac) et son collègue coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs de Las, Serigne Moustapha Gaye, l’évocation par la direction de soucis financiers auxquels fait face l’entreprise aéroportuaire ne relève que d’une politique malsaine tendant à une réduction du personnel. Car selon eux, même si cela se trouvait, il existe d’autres canaux pour trouver d’autres solutions relatives à la concession entre le gestionnaire et l’Etat pour préserver et pérenniser les emplois. Et les syndicalistes de poursuivre pour estimer qu’en lieu et place d’une réduction du personnel, les Turcs doivent plutôt revoir à la baisse les salaires de certains travailleurs de Las qui perçoivent plus que les ministres de l’Etat sénégalais. «Il y a une discrimination malsaine dans le traitement salarial des agents de Las. Quand certains se retrouvent avec des salaires faramineux, d’autres qui abattent le plus gros du travail perçoivent des salaires de misère », disent-ils. Aussi, se désolent- t-ils, c’est vraiment pousser loin le bouchon que de convoquer des agents au niveau du département exploitation pour leur proposer des départs volontaires à la fin du mois de juin.
Mais, estiment-ils, si à seulement un an et demi de gestion, les Turcs se trouvent dans l’obligation de prendre de telles dispositions, cela voudrait simplement dire qu’ils ont montré leurs limites et qu’ils sont à bout de souffle. Devant une telle situation, l’intersyndicale interpelle l’Etat sénégalais pour tout mettre en oeuvre pour la préservation des emplois avant de demander le départ des Turcs. Des interpellations après lesquelles ils brandissent la menace de déposer un préavis de grève qui risque de déboucher sur une paralysie du fonctionnement de l’entreprise aéroportuaire si des solutions ne sont pas trouvées dans les meilleurs délais.
Sidy DIENG