Macky Sall a présidé, hier, la célébration du 59ème anniversaire de l’Indépendance du Sénégal, sous le thème : «Forces de défense et de sécurité : un exemple dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale». Une fête marquée par l’absence notoire de l’opposition, le gap entre le chef de l’Etat et ses invités, l’exhibition de l’armada sénégalaise.
Le pays de la Teranga a fêté, hier, son 4 avril. Ce qui est notoire dans la célébration du 59ème anniversaire de l’accession à l’Independance du Sénégal, est l’absence des leaders de l’opposition. Dans le stand des officiels, Macky Sall est avec la première Dame, ses homologues, ses ministres et ses autres invités de marque. C’est la troisième fois que Macky lance l’invitation après l’élection présidentielle du 24 février 2019. D’abord, il avait fait un appel au dialogue après la présidentielle, ensuite lancé une invite lors de son investiture à Diamniadio, il y a trois jours, et enfin, la dernière sollicitation durant la célébration de la fête de l’independance. Il faut dire que l’opposition est restée constante dans la contestation. Macky Sall a, en outre, fêté l’accession à l’indépendance du Sénégal aux côtés de ses homologues de la Gambie, du Liberia et Madagascar. Il faut noter que le protocole a isolé Macky Sall de ses hôtes. La première Dame à droite du président, les généraux des forces de sécurité et de défense à sa gauche, Macky Sall s’est retrouvé séparé de ses invités par la première Dame.
Les présidents malgache, gambien et libérien, laissés dans le dépaysement, finissent par former des binômes à défaut de respecter les règles de civilité. Adama Barro, Georges Weah, et Andy Rajoelina, respectivement président de la République de Gambie, du Liberia et de Madagascar, sont parmi les chefs d’Etat restés après l’investiture de leur homologue du Sénégal, Macky Sall. En effet, une vingtaine de chefs d’Etat étaient venus au Sénégal pour l’intronisation de M. Sall pour un second mandat. La présence de la première Dame dans le protocole avait fait couler beaucoup d’encre.
4 035 bottes marquent le pas
Quatre mille trente-cinq éléments des forces de défense et de sécurité ont défilé, hier, à l’occasion du 59ème anniversaire de l’accession du Sénégal à l’Indépendance. Dans le lot, il y a des policiers, gendarmes, sapeurs pompiers, douaniers, parachutistes, militaires, marins, commandos…sept aéronefs ont plané sur les stands et têtes. Trois cent quarante-cinq véhicules équipés, 124 motos et 66 chevaux ont défilé. Les forces de sécurité et de défense sont visiblement les maîtres du défilé. Le bruit lourd des rutilants et impressionnants engins de la police, de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers, des militaires… montre que le Sénégal a des armes. Ce qui caractérise, par ailleurs, les forces de sécurité, c’est la forte présence de jeunes dans les rangs pour servir la Nation. La prestation des femmes militaires à la tête des troupes est plébiscitée. Malgré ces parades, les Sénégalais posent toujours le problème de la sécurité dans les villes, les frontières…
1 815 civils sauf…
Ayant ouvert la parade, les civils, jeunes pour la plupart, marquent le pas. C’est 1 815 citoyens qui ont longé le bouvard du Général de Gaulle. Il y en a qui ont, néanmoins, marqué les esprits. Il s’agit, par exemple, de la commune des Parcelles-assainies qui a habillé les enfants en marron. Une couleur que bon nombre de Sénégalais allient, par reflex, au pouvoir. L’année passée, des communes avaient brillé par ce ton lors des défilés. Ce qui avait fait les choux gras de la presse. Cette année, c’est la commune des Parcelles-assainies qui a l’outrecuidance de se mettre au marron. Sérieux, les élèves, membres raidis, ont pour leur part marqué le pas de toute leur force si bien qu’en observant les ressortissants d’une commune à l’autre, on remarque que ce n’est pas la même fougue de jeunesse.
Les anciens et victimes de guerre ont été de ceux qui ont fermé la marche du défilé civil. Face à Macky Sall, debout, pour les saluer, ils marquent les derniers pas des civils, buste droit, malgré le poids de l’âge. Il faut par ailleurs relever l’absence notoire des handicapés sportifs, organisations de femmes… Côté ambiance, ce sont les majorettes de l’école Notre Dame, principale attraction du défilé, qui ont servi une chorégraphie. La deuxième vague de majorettes, cette fois-ci, celle du lycée John Fitzgerald Kennedy, ravive les spectateurs. Sous leur rayure verticale noir et blanc, elles émettent leur vibration en direction du public, sous le rythme des tam-tams.
Emile DASYLVA