Les habitants de Dakar, notamment ceux de Grand-Yoff, Liberté 6, Dieuppeul et environs vivent depuis des mois un véritable calvaire. Ces quartiers de la capitale sont littéralement envahis par une vague de moustiques qui hantent leur sommeil.
Les populations de Dakar avaient l’habitude de se plaindre des moustiques en saison des pluies. Ce qui peut être normal d’autant que c’est un moment propice à la prolifération des larves à cause des eaux stagnantes. Mais cette fois-ci c’est en pleine saison sèche et où l’air frisquet souffle sur la capitale que ces bestioles sont en train de dicter leur loi dans la capitale dakaroise. Dans beaucoup de quartiers, les populations ne dorment plus du sommeil du juste. Habitant Sicap-Foire, Seynabou Ndiaye, la trentaine, soutient qu’elle et ses enfants ont perdu le sommeil depuis belle lurette à cause des volatiles qui ont élu domicile chez eux et piquent nuit et jour. «Nous ne dormons plus la nuit. Toute la maison est envahie par des moustiques. Au début, je pensais que c’est à cause des pots de fleurs que j’avais mis sur les couloirs. Alors, je les ai jetés à la poubelle. Mais, rien n’y fit. Jusqu’à présent, il y a des moustiques. A 17 heures, je baisse les rideaux et ferme toutes les fenêtres et les portes, je pulvérise un insecticide sur tous les coins et recoins de l’appartement. N’empêche, la nuit tombée, les moustiques sont là, comme si de rien n’était», se plaint la dame.
A la Sicap Foire si les habitants se plaignent et ne savent plus où se donner de la tête du fait de ces petites bêtes qui dictent leur loi, à Grand-Yoff, les populations souffrent le martyre. Ce quartier qui fait face au canal de la Zone de captage où presque toutes les eaux usées de la capitale sont déversées est devenu un lieu de refuge de toutes sortes d’insectes piquants. Ici, les riverains semblent déjà habitués à cette situation. «Les moustiques sont nos voisins de tous les jours, ironise Mansour Kama, trouvé dans son garage situé en face de l’hôpital de Grand-Yoff. Nous vivons avec ces insectes au quotidien. En saison des pluies, les autorités font des opérations de désinsectisation et de curage des caniveaux, mais c’est comme si elles dopaient les moustiques. Après les pluies, ils reviennent plus nombreux et plus féroces. A la tombée de la nuit, nous faisons face à d’énormes difficultés pour fermer l’œil. Les moustiques envahissent nos salons et les chambres à coucher. Mes enfants ne dorment plus. Ils se grattent toute la nuit».
Comme Mansour Kama, Salimata Sow dit vivre l’enfer avec son bébé de deux semaines. Selon elle, il est très difficile actuellement de vivre dans le quartier de Grand-Yoff du fait de cette invasion de moustiques. «Mon bébé pleure toute la nuit. Vous voyez, il a des tâches rouges et des boutons partout sur le corps à cause des piqûres de moustiques. Nous dormons sous une moustiquaire, mais au réveil c’est comme si nous avions dormi à la belle étoile. Je ne comprends plus. Si ça continue, nous risquons de déménager et aller dans un autre quartier. Je crains que mon bébé ne tombe malade», se lamente cette jeune maman croisée dans une petite ruelle, à Arafat.
Autre quartier, Dieuppeul, même constat. Ici, les populations n’échappent pas à la furie de ces moustiques. Elles s’attendent à ce que le ministère de la Santé fasse quelque chose. Il ne s’agit pas, d’après eux, de ne faire des désinsectisations que pendant la saison des pluies. Selon ces habitants de Dieuppeul, pour mettre ces moustiques hors d’état de nuire, le service d’hygiène doit mener des opérations de pulvérisation régulièrement dans les maisons.
Samba BARRY