Les Forces démocratiques du Sénégal (Fds), alliées du candidat Idrissa Seck, qui contestent la victoire du Président Macky Sall, proposent l’installation d’un gouvernement parallèle le 01 avril prochain, date de prestation de serment du Président réélu.
Ce n’est seulement pas le candidat de la coalition Idy2019 qui parle de «confiscation du pouvoir» par le Président réélu, Macky Sall. Ses alliées, les Forces démocratiques du Sénégal (Fds) qui rejettent totalement les résultats du scrutin embouchent également la même trompette. Sous ce rapport, Babacar Diop et Cie appellent l’opposition à en tirer toutes les conséquences politiques et proposent l’installation d’un gouvernement parallèle le 01 avril prochain, date de prestation de serment du Président «auto proclamé». Ils n’ont pas avancé de nom pour diriger ce «gouvernement parallèle» mais ils estiment que les forces de l’opposition doivent se réunir avec des acteurs de la société civile du monde syndicale pour choisir la personne qui doit diriger ce «gouvernement». Cette personne, à les entendre, sera chargée de mettre en place des institutions libres pour organiser de nouvelles élections libres et transparentes. C’est en tout cas ce qui est ressorti hier de la conférence de presse des Fds tenue au siège de la Convergence Bokk Gis Gis.
Babacar Diop et ses camarades des Fds estiment que «la tradition d’une élection libre et transparente établie depuis plusieurs décennies, et qui faisait du Sénégal un modèle de démocratie en Afrique, a été brutalement rompue. Macky Sall en portera la lourde et triste responsabilité devant l’Histoire». Ces résultats «préfabriqués par Aly Ngouille Ndiaye et validés par une justice aux ordres, précisent-ils, ne sont nullement conformes à la volonté populaire. La vérité est que Macky Sall a perdu la confiance des Sénégalais. Il est le choix des juges du Conseil constitutionnel, et non celui du peuple souverain. Macky Sall n’est plus le président de la République du Sénégal. Il en sera ainsi jusqu’à la tenue d’un nouveau scrutin libre et transparent». En ce qui concerne les irrégularités, ils soutiennent : «Le scrutin a été entaché de graves irrégularités. Des centaines de milliers de Sénégalais ont été privés de leur droit de vote, certains victimes d’une rétention arbitraire de leurs pièces d’identité, d’autres parce que leurs noms soigneusement sélectionnés ont été rayés des listes d’émargement dans les bureaux de vote. A cela, s’ajoute le gonflement artificiel de la population électorale dans les régions jugées favorables au régime».
S’agissant des arrestations d’opposants notées après le scrutin, les Forces démocratiques du Sénégal (Fds) expriment leur vive indignation devant ces arrestations «injustes et arbitraires qui traduisent la volonté d’un tyran en panne de légitimité d’obliger, par la terreur, les Sénégalais à accepter son forfait. Elles exigent la libération, sans délai, de ces otages politiques». Pour elles, «les démocrates encore debout continueront d’élever la voix contre la mascarade électorale du 24 février 2019. L’intimidation ne passera pas». Occasion qu’elles saisiront pour annoncer la publication dans les prochaines semaines d’un livre sur l’état de la démocratie au Sénégal.
En ce qui concerne l’appel au dialogue lancé par le Président Sall, les Fds le qualifient de «cirque politique qui aurait pour conséquence de légitimer le coup d’Etat électoral du Président sortant». En conséquence, les Forces démocratiques du Sénégal (Fds) demandent à l’opposition de refuser ce «jeu de dupes». La seule priorité, précisent-elles, «c’est la mobilisation pour la libération des otages politiques et le respect de la souveraineté populaire».
Magib GAYE