L’impossibilité de se soigner va désormais devenir un vieux souvenir pour les acteurs du secteur informel. Ces derniers ont, en effet, mis en place une mutuelle nationale de santé. Ils ont procédé au lancement officiel de cette mutuelle en présence des autorités de l’Etat. Sur les raisons de l’installation de cette mutuelle de santé, le syndicaliste Abdou Sy, membre de l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts) explique. «Nous avons fait le constat que quand nos camarades du secteur informel tombent malades, c’est la croix et la bannière pour qu’ils se soignent. Souvent, les gens parcourent les garages et les places d’affaires pour solliciter de l’appui pour pouvoir soigner un des leurs. C’est à cela qu’on a voulu mettre fin en mettant en place cette mutuelle de santé», selon lui. «Nous avons mis en place cette mutuelle nationale de santé pour faciliter notre couverture sanitaire. Car bon nombre de nos camarades éprouvaient des difficultés énormes pour se soigner», confirme Any Diouf, membre de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts).
Parlant des autres difficultés qui affectent leur secteur, ces acteurs de l’informel ne se font pas prier pour les étaler. «Il y a d’abord un manque d’organisation totale dans notre secteur, l’absence de formation, l’accès difficile aux financements et à la commande publique pour ceux qui s’activent dans l’artisanat», égrènent-ils. Pourtant, «tout enfant qui échoue dans l’espace scolaire est reversé dans le secteur informel. Ce secteur éduque, forge et offre des emplois. Donc, il ne doit pas être négligé. Mieux, il doit être valorisé», ajoute-t-il.
Théodore SEMEDO