La campagne électorale vient de faire ses premières victimes collatérales à Bignona. En effet, le proviseur, le censeur et un surveillant du lycée Aoune Sané ont été relevés de leurs fonctions hier, après la découverte sur les copies d’un sujet des évaluations standardisées de la mention : Coalition «SonkoPrésident». Une enquête menée par la Gendarmerie a été ouverte
BIGNONA – Mamadou Diallo Sambou n’est plus le proviseur du lycée Aoune Sané de Bignona. La décision est tombée hier dans la matinée. Triste sort que celui de cet homme, probablement victime innocente d’une propagande malsaine dans une école en faveur d’un candidat à la présidentielle du 24 février prochain, en l’occurrence Ousmane Sonko. En effet, la découverte sur les copies d’un sujet des évaluations standardisées distribuées aux élèves de Seconde a eu raison du proviseur qui a été relevé en même temps que son censeur et le surveillant chargé de la reprographie. A en croire nos sources, les faits se sont produits la semaine dernière lorsqu’un professeur a constaté une anomalie sur les copies de français distribuées aux élèves de Seconde, dans le cadre des évaluations standardisées. Une mention faisant référence au soutien à un candidat a poussé cet enseignant à saisir la hiérarchie. Informées, les autorités académiques ont décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités dans cette affaire qui jette le discrédit sur une institution comme l’éducation nationale.
L’enquête a donc été confiée à la Gendarmerie. Pour l’heure, le mystère demeure, surtout que les trois personnes identifiées sur la chaine de responsabilité nient toute implication. Le proviseur qui est la personne morale semble tout aussi surpris que déçu. Quant au censeur, il aurait brandi l’original des copies pour prouver sa bonne foi. Pour sa part, le surveillant chargé de la reprographie s’est défendu en argumentant que son rôle n’est pas de lire le contenu des copies. Selon des indiscrétions, il est ressorti des réponses apportées aux demandes d’explication envoyées aux intéressés que personne n’a voulu porter la responsabilité de cette faute professionnelle commise dans un contexte électoral tendu. Il faudra donc attendre la conclusion des enquêteurs de la Gendarmerie pour lever le mystère autour de cette affaire fortement relayée dans les médias sociaux. En attendant, le proviseur et le censeur dudit lycée ont été mis à la disposition de l’inspection d’académie de Ziguinchor tandis que le surveillant a été redéployé dans une école.
Mamadou Papo MANE