Le Pape du Sopi est indécrottable. Il continue de s’opposer à l’organisation du scrutin et soutient qu’il n’était pas parti à Conakry pour négocier quoi que ce soit avec Macky Sall, via le Président guinéen Alpha Condé.
Abdoulaye Wade reste sur sa position. Après un voyage de 48 heures en Guinée, et une rencontre avec le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, le Pape du Sopi reste intraitable et maintient toujours son projet d’empêcher la tenue de l’élection présidentielle du dimanche prochain. Selon une source qui a participé à ce voyage, Abdoulaye Wade a déclaré qu’il n’était pas parti à Conakry pour négocier quoi que ce soit avec Macky Sall via le Président guinéen Alpha Condé, mais pour une raison professionnelle, pour son entreprise basée à Dubaï. Et pour joindre l’acte à la parole, Abdoulaye Wade entame, à partir de ce mardi, sa campagne de résistance nationale, une tournée nationale pour sensibiliser les Sénégalais sur la nécessité de s’opposer au scrutin.
Enfonçant le clou, son porte-parole, El Hadj Amadou Sall affirme qu’il n’y a jamais eu de négociations encore moins de médiation. «Le Président Alpha Condé a exprimé son inquiétude par rapport à la situation au Sénégal et son désir de faire en sorte que les choses puissent se faire de façon pacifique et que comme il le dit la région est suffisamment trouble pour qu’il n’y est pas une tension supplémentaire qui serait de nature à entraîner toute la région dans une dynamique non maitrisée», explique-t-il. El Hadj Amadou Sall, qui s’exprimait, lors d’une conférence de presse, d’ajouter aussitôt : «Mais nous n’avons jamais dit qu’il y a eu une médiation. Une médiation va devenir un échec ou une réussite lorsqu’il y en a. Mais il n’y a jamais eu une médiation, mais des discussions, un entretien entre à la fois deux amis dont l’un est à la tête d’un pays frère. Et il est naturel qu’il vous parle et qu’il vous parle de ses inquiétudes. Et ses inquiétudes ont été dissipées d’une part parce que le président Abdoulaye Wade a réaffirmé sa détermination à faire en sorte que les Sénégalais expriment leur opposition à une élection truquée, mais en même temps il a rassuré que les choses se passeront selon une séquence pacifique. Ça se fera, mais pacifiquement».
Depuis un certain temps Abdoulaye Wade appelle les Sénégalais à brûler les centres de vote, les bulletins de vote et surtout les procès-verbaux pour empêcher l’organisation du scrutin. «Si on arrive à brûler entre 60 et 70 % des procès-verbaux, l’élection sera annulée», a-t-il dit la semaine dernière lors de la réunion du comité directeur du Pds. Car selon lui, les dés sont déjà pipés par le pouvoir et qu’il ne sert à rien de prendre part à cette élection.
Charles Gaïky DIENE