Les libéraux n’en démordent pas. Ils ont réaffirmé leur décision d’empêcher l’organisation de la prochaine élection présidentielle. Hier à l’issue de la réunion du Comité directeur qu’il a présidée, Me Wade a martelé que sa formation politique ne boycottera pas, mais elle va se donner les moyens d’empêcher son organisation.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) et son secrétaire général campent sur leur position. Ils maintiennent leur décision de saboter la prochaine élection présidentielle. Lors de la réunion du comité directeur d’hier, dans un grand hôtel de la plage où loge le Pape du Sopi, Abdoulaye Wade, martèle que sa formation politique ne boycottera pas, mais il va se donner les moyens d’empêcher son organisation. «Nous décidons de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection. Si nous brûlons 60 à 70 des bureaux de vote, il n’y aura pas d’élection», déclare Abdoulaye Wade. «Ne touchez pas aux bulletins de vote des candidats, mais prenez le procès-verbal et brûlez-le. C’est le devoir du citoyen de détruire des bulletins de fraude. Brûlez-le, mais n’incendiez pas les maisons et les cartes d’électeur», poursuit le secrétaire général du Pds, invitant les jeunes et les femmes à envahir les 190 mille bureaux de vote pour empêcher l’organisation du scrutin. Non sans ajouter : «Je ferai tout mon possible pour faire tomber Macky Sall».
«Le 4 août 2017, au lendemain des législatives chaotiques, notre coalition Wattu Sénégal avait décidé de ne plus participer à une élection organisée par Macky Sall. A tout le moins, notre coalition empêchera l’organisation des prochaines élections. Et nous sommes dans cette dynamique», renchérit Amadou Sall. «Depuis 3 ans, si vous suivez nos communiqués, nous avons toujours dit que : si d’une façon ou d’une autre, notre candidat est exclu par des juges aux ordres, parce qu’il y a des juges aux ordres, nous ne boycotterons pas l’élection, nous empêcherons sa tenue», poursuit-il, ajoutant qu’il n’y a pas un seul Sénégalais qui douterait que Macky Sall ferait un forcing au soir du 24 février au soir.
Amadou Sall exige le retour du code consensuel de 1992 qui a permis deux alternances. D’après lui, c’est ce consensus que Macky Sall a détruit parce que tout ce qui a été fait à cette date, l’a été sur la base du code consensuel. «Ce code électoral qui a permis l’élection de trois Présidents est un bon code que Macky Sall a désarticulé», poursuit-il. «Nous regrettons que Macky Sall ai rompu le code consensuel», dit encore Abdoulaye Wade qui affirme que 352 000 personnes sont inscrites de façon induite sur le fichier électoral. «Le 24 au matin, Macky Sall aura 352 000 électeurs à son avantage. Il ne sert à rien de participer à une élection dont les dés sont déjà pipés», poursuit Abdoulaye Wade, ajoutant que ce n’est pas Macky Sall qui l’a battu en 2012, mais l’électronique. A l’en croire, on a inventé une machine, un ordinateur à truquer des élections. Mieux, Wade affirme qu’il y a un ordinateur à la Cour d’appel chargé de trafiquer les résultats du vote. Et selon lui, il ne sert à rien d’aller à cette élection parce que, si les choses continuent en l’état, Macky Sall va se proclamer vainqueur avec 56 % parce qu’il a un avantage par rapport aux candidats grâce aux deux fichiers qui existent et grâce au parrainage. Enfin, Wade adoube Serigne Cheikh Mbacké, le président du groupe parlementaire. «C’est un homme courageux, engagé et dévoué. Il a les qualités de son père, un ami à moi, mais aussi un guide religieux», dit-il.
A partir de ce jeudi, Wade entame une tournée nationale pour sensibiliser les militants. Il ira aux niveau des communes et départements pour échanger avec les différents responsables du parti, selon Oumar Sarr, le coordonnateur général du Pds.
Charles Gaiky DIENE