CONTRIBUTION L’homme qui a dit à un Khalife que Wade est parti et lui a laissé un Palais vidé de ses véhicules, meubles et tapis, ose donc venir nous faire la leçon de morale sur la façon dont on devrait s’y prendre pour gouverner le Sénégal. Lui dont le règne est fondé sur le mensonge et la calomnie contre ses adversaires est devenu un apôtre de la vérité.
Il faut dire d’ailleurs que ceux qui pensent que Wade ne devrait pas choisir Idy au détriment de Macky que Goorgui ne choisira pas seulement en fonction de ses émotions et de ses calculs : il est le père de cette démocratie ; et pour cette raison il doit lutter contre son fossoyeur, Macky Sall. Pour ceux qui savent décrypter le sens de la communication politique, le fait que Wade n’ait pas voulu, pour le moment, donner de consigne de vote en faveur de Idrissa Seck n’est guère fortuit. Il sait ce qu’il fait et son horloge politique n’est pas forcément celle des différents analystes. Ce que Wade vient de faire (ou de ne pas avoir fait) est un acte éminemment politique. En réaction à un de mes articles, un observateur m’a expliqué que ce serait potentiellement contre-productif (et pour le PDS et pour Idy) que Wade donne une telle consigne de vote maintenant. Je dois dire qu’il m’a presque convaincu.
Pour en revenir au rapport de Macky Sall avec la vérité qu’il est mal placé pour donner des leçons de morale à l’opposition : c’est lui qui a promu les plus grands insulteurs de la scène politique et c’est bien lui qui a inventé les meutes du Web (ces chômeurs payés pour insulter tous ceux qui sont contre l’opposant ou le président Macky). En affirmant qu’on « ne gouverne pas un pays par le mensonge et la calomnie » il vient d’avouer ce dont nous l’avons toujours accusé : voir notre article du 30 Octobre 2018 « Macky Sall n’a jamais gouverné le Sénégal, il fait de la politique » (https://xibaaru.sn/2018/10/30/macky-sall-ne-gouverne-pasil-fait-de-la-politique).
Rappel des grands mensonges de Macky Sall durant son septennat.
1. Inondation de promesses à l’occasion des conseils de ministres délocalisés et la critique acerbe des souris :
Le 12 Juin 2012 à St Louis, il avait promis 300 milliards de FCFA,
Le 15 Juin 2012 à Kaolack, il avait promis 255 milliards,
Le 28 Juin 2012 à Ziguinchor, il avait promis 360 milliards,
Le 25 Juillet 2012 à Diourbel, il avait promis 209 milliards,
Le 20 décembre 2012 à Louga, il avait promis 250 milliards,
Le 21 mars 2013 à Matam, il avait promis 127 milliards,
Le 18 avril 2013 à Kolda, il avait promis 200,5 milliards,
Le 25 avril 2013 à Tambacounda, il avait promis 201 milliards,
Le 17 avril 2014 à Kédougou, il avait promis 109 milliards
Le 5 juin 2014 à Thiès, il avait promis 448 milliards,
Le 24 février 2015 à Sédhiou, il avait promis 200 milliards,
Le 15 avril 2015 à Kaffrine, il avait promis 206,79 milliards.
C’est à se demander si des rongeurs ne nous ont pas dérobés tous ces milliards, car au regard de l’état de dénuement et de délabrement des localités citées, tous ces milliards n’y sont pas investis.
2. Visas biométriques pour les européens désirant séjourner au Sénégal : le tourisme en soufre jusqu’à présent et Bictogo a été indemnisé à coup de milliards de nos francs. Cela montre la gestion informelle du pays par Macky Sall et son régime.
3. Je ne veux plus voir de jeunes mendiants dans les artères de Dakar et dans les grandes villes : il parle comme un chef d’État qui a fait quelque chose de concret pour lutter contre la cause de la mendicité. Il suffit de marcher dans les rues de Dakar pour voir ce que vaut la parole du président Macky Sall.
4. « Je ferai un mandat de cinq ans » : ainsi parlait Macky Sall dans toutes les rencontres internationales et dans les médias occidentaux pour en tirer un capital de sympathie et un crédit démocratique. Le résultat est connu : au détour d’un référendum qui s’est révélé être un simple machin de légitimation d’un parjure, le mandat de sept ans a été maintenu.
5. Macky Sall a dissous le Sénat sous le prétexte qu’il y avait des inondations au Sénégal mais ça ne l’a pas empêché de créer une institution pour Aminata Tall et une autre pour Tanor Dieng.
6. Macky Sall avait promis de réduire le train de vie de l’État : ça ne l’a pas empêché d’allouer des indemnités injustifiées aux femmes des diplomates et d’augmenter le nombre de députés.
7. Je ne protégerai personne dans la reddition des comptes : pourtant sous le grand coude du président dorment des rapports accablants.
« Le Directeur du Coud a tout fait pour empêcher l’exécution correcte de la mission de vérification, menaçant ouvertement les membres de l’équipe, posant des actes d’intoxication et intimant l’ordre aux travailleurs du Coud de ne pas déférer aux convocations de l’Ofnac. Ainsi, dès que les vérifications ont commencé à mettre en évidence certaines pratiques, il a initié des actes de sabotage de la mission ». Cette déclaration de Mme Nafi Ngom Keita informe sur l’intention réelle de Macky Sall de faire régner la transparence dans la gestion des affaires publiques. Pire, dans l’affaire du trafic de permis de conduire, l’Ofnac avait fait arrêter El Hadj Seck Ndiaye Wade, alors directeur des transports routiers. Inculpé et mis en cause dans cette affaire par le juge d’instruction du 1e cabinet au tribunal de grande instance de Louga, il a été promu Pca du Fera dont le budget culmine à 57 milliards de CFA ! Seuls ses opposants son potentiellement coupables.
8. En 2017 le Sénégal atteindra l’autosuffisance en riz ! Comment un gouvernement sérieux peut-il faire de telles déclarations avec tout l’arsenal d’informations dont il dispose ? Il suffit d’aller à la boutique du coin pour vérifier l’ampleur d’un tel mensonge.
9 « « J’ai trouvé un gouvernement composé de 38 ministres en arrivant, et je l’ai ramené à 25 ». Cette déclaration relevait de la simple propagande : aujourd’hui le nombre de ministres est approximativement de 33 auxquels il faut ajouter sept secrétaires d’État, ce qui fait un total de 40 et un nombre incalculable de ministres conseillers. C’est cela la gestion sobre et vertueuse.
10. Aux Diourbelois il avait promis ceci : « Je me suis déjà entretenu avec l’ensemble de vos responsables locaux pour doter Diourbel d’infrastructures majeures pour sa modernisation. Il y a un important programme et des projets dont Diourbel bientôt bénéficier». « Il s’agit de la construction d’un nouveau théâtre de verdure et d’un nouvel hôtel, la modernisation de la voirie, des travaux l’éclairage public, des infrastructures adaptées, des routes et de plusieurs autres infrastructures modernes». Il faut aller à Diourbel pour voir si cette ville a connu de nouvelles infrastructures sous Macky Sall.
11. Où en est-on avec la réhabilitation de la voie ferrée Dakar-Kidira ? Rien ! Au lieu d’accélérer cette réhabilitation, Macky Sall, comme un prestidigitateur, nous a sorti un projet suspect d’un TER.
12. Mon gouvernement signera avec les enseignants des accords réalistes et réalisables : les enseignants sont unanimes à reconnaître que jamais leur sort n’a été aussi dramatique que sous Macky Sall.
Par Alassane KITANE