Le leader de Pastef et candidat à la présidentielle de février prochain sera incessamment traduit devant les ‘juges parlementaires’ dans «les plus brefs délais». La conférence des présidents de l’Assemblée nationale s’est réunie, hier, pour formaliser la création d’une commission d’enquête parlementaire.
Le député Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle du 24 février prochain risque d’écourter sa campagne électorale pour répondre à la majorité parlementaire qui veut le juger en pleine campagne électorale. En effet, la coalition Benno Bokk Yaakaar a décidé de mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards de francs Cfa suite à une requête formulée par le député Djibril War. La conférence des présidents s’est réunie, hier, pour examiner la demande d’une constitution d’une commission. Et selon un député de la majorité, cette commission parlementaire sera mise en place dans «les plus brefs délais». «Au vu des faits et au regard de leurs graves conséquences sur la crédibilité de nos institutions, il plaira à l’Assemblée nationale, conformément à l’article 48 de son règlement intérieur de créer dans les conditions prévues par l’article 48 du Règlement intérieur une commission d’enquête parlementaire, pour recueillir des éléments d’information sur les faits», lit-on dans l’exposé des motifs. Ainsi, on s’achemine tout droit vers le jugement de Sonko, ou plutôt, en pleine campagne électorale, on achemine Ousmane Sonko tout droit devant la potence, dans le pire des cas. Ou à défaut, de perturber sa campagne électorale. En effet, cette audition devant les «juges parlementaires» de la majorité peut mener à la levée de son immunité parlementaire et à son jugement. Ce sera certainement une première dans l’histoire politique du Sénégal: un candidat à une élection présidentielle en pleine campagne électorale de surcroit, traduit en justice.
En outre, cette commission sera composée de neuf membres, sept du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar, un du groupe parlementaire Liberté et Démocratie et un représentant des Non-inscrits.
Dans l’exposé des motifs, il est écrit que cette commission a pour mission «d’élucider les différentes transactions dont a fait l’objet le titre foncier en question, de retracer tous les décaissements effectués par le Trésor public ou sociétés à capitaux publics majoritaires relatifs à ce titre et d’évaluer les pertes subies par l’Etat, le cas échéant».
Interpellé par Walf Quotidien, un des proches de Sonko affirme que son candidat ne répondra devant aucune commission parlementaire.
Mais au cas où Ousmane Sonko refuserait de déférer à la convocation de ses collègues députés, il pourrait y être contraint. Informe une source très au fait de ce qui se trame.
Charles Gaïky DIENE