Réunis dans le mouvement «sentinelle/présidentielle 2019 (M19)», les anciens de la grande muette s’indignent d’une part des propos du ministre Mame Mbaye Niang ainsi que de celui du député Moustapha Cissé Lô. Cela pour des raisons de sécurité. Ils plaident par ailleurs pour la mise en place d’une commission d’enquête indépendante. Cela pour avoir le consensus entre les acteurs politiques. Le mouvement a fait le déplacement, hier, à WalfQuotidien, pour transmettre son communiqué.
Constitué par des membres des Forces de sécurité et de défense à la retraite et des forces vives de la Nation, le mouvement «sentinelle/ présidentielle 2019 (M19)», représenté par le Commandant en retraite (Er) André Kantara Coulibaly, s’indigne des sorties de Mame Mbaye Niang, Moustapha Cissé Lô…sur des sujets qui concernent la sécurité. Il était, hier, dans les locaux de WalFadjri pour proposer, à travers leur communiqué, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante. Cela à cause de la situation électorale. «On a vu la sortie du ministre Mame Mbaye Niang qui dit qu’il va recruter de gros bras. Ce n’était pas la réponse appropriée pour quelqu’un qui exerce des fonctions ministérielles auprès du président de la République. Il fallait, tout simplement, répondre que force restera à la loi. C’est comme si on est dans un Etat de non droit. On a des forces de défense et de sécurité, suffisamment bien formées, avec une expertise reconnue, au Sénégal et à l’Etranger. Elles peuvent contenir toute forme de débordement. Ce ne sont pas des gros bras qui vont faire le travail à leur place. C’est des discours à ne pas tenir même si l’opposition tient un discours incendiaire. Lui, en tant que ministre de la République, il doit savoir raison garder», a conseillé le Commandant à la retraite André Kantara Coulibaly. Qui rappelle que «c’est une armée qui appartient au peuple. Les forces de défense et de sécurité ont lié un contrat entre le peuple et elles pour la sécurité des personnes et de leurs biens. Ils ne sont là ni pour l’opposition ni pour le parti au pouvoir. Ils se mettront dans une posture républicaine».
L’autre responsable de l’Apr qui fâche les anciens de la grande muette, c’est le député de la mouvance présidentielle, Moustapha Cissé Lô. «Le M19 condamne jusqu’à la dernière énergie les affirmations de Moustapha Cissé Lô qui allègue que Ousmane Sonko a reçu des rebelles chez lui. C’est extrêmement grave. Ce sont des discours à ne pas prononcer à la veille d’une élection où le feu couve parce qu’il y a une tension préélectorale. On ne sait pas de ce que demain sera fait». Pis, selon lui, «cette déclaration risque d’entraver le processus électoral déjà enclenché» car «Macky Sall fait du bon travail et est en train de tout faire pour que la paix revienne en Casamance». Le paradoxe d’après le Commandant Coulibaly, est que «c’est l’un de ses éléments (de Macky Sall, Ndlr), un député de la mouvance présidentielle qui fait un discours qui peut avoir des répercussions sur le processus de paix en Casamance de manière négative». Pour preuve, il renvoie à la réaction des cadres et de la population casamançaises dans les réseaux sociaux qui, d’après le commandant «sont indignés, atterrés».
Tenant compte de la tension actuelle, le M19 craint une tension post électorale. «La tension préélectorale est vive avec des débuts de manifestations, l’opposition qui menace, le pouvoir qui répond. Quand il n’y a pas de consensus, il y a des risques de tensions post électorales. Cela au vu de la situation de désaccord entre l’opposition et le pouvoir sur le processus électoral. Il n’y a pas de consensus».
C’est compte tenu de ces menaces que le mouvement propose la mise en place d’«une commission d’enquête indépendante avec l’implication de tous les acteurs pour s’assurer de la fiabilité du fichier électoral, pour que tous les électeurs reçoivent leur carte d’électeur, pour l’identification des bureaux de vote». Sur une dernière note, ils réitèrent dans leur communiqué la nomination d’une personnalité neutre et consensuelle chargée de l’organisation de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
Emile DASYLVA