La mission européenne d’observation des élections déployée au Sénégal a, au cours d’une conférence de presse tenue hier à Dakar, soutenu qu’il y a des problèmes dans l’application du parrainage et dans la distribution des cartes d’électeurs.
Même si elle s’est gardée tout au long de sa conférence de presse tenue hier à Dakar, de s’immiscer dans les affaires internes du pays, la mission d’observation électorale de l’Union européenne déployée au Sénégal a tout de même décelé des problèmes dans l’application de la loi sur le parrainage. Et dans la distribution des cartes d’électeur en perspective du scrutin présidentiel du 24 février 2019 prochain. ‘’Nous savons qu’il y a eu des problèmes avec le système de parrainage ainsi que la distribution des cartes. Par rapport au parrainage, c’est un système que nous jugeons absolument valable. Mais c’est au niveau de la mise en application qu’il y a des difficultés puisque c’est la première fois qu’on applique ce système. Mais, on vérifiera tout cela pendant notre travail ces prochaines semaines’’, a déclaré hier la Cheffe de la mission d’observation électorale de l’Union européenne au Sénégal, Elena Valenciano.
Selon la députée au Parlement européen, cette mission d’observation électorale n’a pas pour autant vocation de s’immiscer dans les affaires internes du Sénégal. C’est pourquoi d’ailleurs, elle a complètement esquivé certaines questions liées au rejet des candidatures de Khalifa Sall et de Karim Meïssa Wade, par le Conseil constitutionnel sénégalais. Lequel a publié le 20 janvier dernier, la liste définitive des candidats déclarés à l’élection présidentielle du 24 février 2019. ‘’Nos observateurs internationaux travaillent sous un code de conduite très strict sur ce que l’on peut faire et ce que l’on ne peut pas faire. Nous ne nous immisçons pas sur le processus judiciaire dans les pays où nous travaillons.
Nous pouvons constater qu’il y a des processus qui, bien-sûr, génèrent des problèmes dans le pays au moment des élections mais dans le fond du processus judiciaire légal, il est évident que nous n’avons rien à dire. Le Sénégal est un pays indépendant et autonome’’, a aussitôt rétorqué la Cheffe de la mission d’observation de l’UE au Sénégal, suite à une interpellation sur les Khalifa Sall et Karim Wade. Il en est de même sur les questions liées à la fiabilité du fichier électoral sénégalais. D’ailleurs à ce propos, Elena Valenciano précise qu’ils n’ont aucunement les prérogatives de valider ou d’invalider le fichier électoral sénégalais. La mission selon elle, se limite simplement à vérifier si le système respecte la neutralité ou pas. ‘’C’est une des observations que nous devons faire dans toutes les élections que nous observons’’, soutient-elle. Dans la foulée, elle relève qu’il n’y a aujourd’hui aucun problème à ce que le ministère de l’Intérieur se charge d’organiser les élections. D’ailleurs, elle déclare que dans beaucoup de pays européens et du monde, c’est le ministre de l’Intérieur qui est le responsable des élections. ‘’Dans mon pays par exemple, l’Espagne, c’est le ministre de l’Intérieur le responsable aussi des élections’’, indique-t-elle.
100 observateurs sur le terrain le 24 février 2019
Arrivée le 15 janvier dernier, la mission est composée de 28 observateurs de longue durée, déployés dans l’ensemble des 14 régions administratives du Sénégal. Ces derniers assurent le suivi de la phase préélectorale et de la campagne électorale, de la distribution des cartes d’électeur, des préparatifs et du déroulement du scrutin, ainsi que de la compilation des résultats. ‘’Ils (les observateurs de l’UE) rencontrent dans leurs zones d’action les acteurs de l’élection présidentielle, de la société civile et des médias. Ils sont renforcés une semaine avant le vote par 56 autres observateurs dits de courte durée, ainsi que par des diplomates de l’Union européenne en poste à Dakar. Ce qui fait que le 24 février, jour de la Présidentielle sénégalaise, la mission d’observation électorale de l’UE disposera au total d’environ 100 observateurs sur le terrain, issus de 21 Etats-membres ainsi que de la Norvège, de la Suisse et du Canada. Le dispositif sera comparable en cas de second tour’’, a déclaré Elena Valenciano.
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