Il ne faut pas compter sur Ousmane Sonko pour passer devant la commission d’enquête parlementaire à propos des 94 milliards. Le leader de Pastef attend plutôt la convocation du procureur de la République pour donner les preuves de ses accusations contre Mamadou Mamour Diallo.
Correspondance – L’affaire fait grand bruit depuis des semaines. Mais, les preuves de ses accusations sur le détournement de 94 milliards par le Directeur des domaines, Ousmane Sonko les apportera uniquement devant le procureur de la République, et non devant la commission d’enquête parlementaire mise en place à cet effet. Une précision faite par l’intéressé samedi au cours d’un meeting à la place Bambaya à Ziguinchor. Le leader de Pastef qualifie, d’ailleurs, cette initiative de la représentation parlementaire de farce. Il soupçonne le pouvoir de vouloir perturber sa campagne électorale en agitant la commission d’enquête parlementaire. «S’ils veulent connaître la vérité, ils n’ont qu’à demander au procureur d’ouvrir ma plainte», conseille Ousmane Sonko qui se dit prêt à aller répondre dans ce cas plutôt que de se soumettre «au jeu puéril de députés qui n’ont aucun niveau». De toute façon, le leader de Pastef se dit serein, contrairement à ses adversaires «qui commencent à verser dans la violence». Et Ousmane Sonko de revenir sur le cas Mariama Sagna, du nom de cette militante de Pastef tuée à Keur Massar. «Nous ne comptons pas laisser passer cette affaire. Ce qui s’est passé est trop grave surtout lorsqu’on apprend que, parmi ceux qui ont été arrêtés, l’un a été libéré il y a quatre mois et les deux autres viennent d’être élargis». Ce crime selon lui, s’est passé dans un contexte politique. «Le procureur s’est empressé, avant même l’ouverture de l’enquête, d’écarter le motif politique pour orienter l’opinion vers un crime crapuleux», regrette Ousmane Sonko qui reste catégorique : «Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas à dire de quel meurtre il s’agit, mais nous considérons que toutes les pistes sont à envisager et vu la conjonction des facteurs, nous considérons que le crime politique est le plus probable et le plus envisageable.»
A partir de ce moment, le patron des Patriotes continue à exiger que lumière soit faite. Il pense même que justice sera bientôt rendue comme dans beaucoup d’autres dossiers après le changement de régime. Et le départ du locataire du palais de l’avenue Roume, Ousmane Sonko le prévoit au lendemain du 24 février prochain. «Quand vous les voyez, hystériques qu’ils sont, crier, insulter, c’est parce qu’ils ont peur, car, ils ont fait tellement de malversations dans la gestion publique et ils savent que dès qu’ils quitteront le pouvoir, ils iront en prison», menace-t-il. Pour Sonko, Macky Sall est un homme violent qui ne connait que la confrontation. «Il utilise toutes les formes de violence pour intimider et combattre ses adversaires. Mais, si Macky et ses sbires pensent qu’ils peuvent intimider le Pastef, ils se trompent», avertit-il. D’ailleurs, le candidat de Pastef à la présidentielle de février 2019 ne voit pas ce qui peut sauver l’actuel chef de l’Etat, même pas les départs vers son camp. «Il n’a rien fait en Casamance. Rien n’a changé dans cette région depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall», fait d’ailleurs constater Ousmane Sonko qui demande aux responsables apéristes de la Casamance de le remercier. «C’est quand je suis entré en politique qu’il a commencé à les nommer à des postes de responsabilité», déclare-t-il.
Mamadou Papo MANE