La Fédération égyptienne de football (Efa), par le biais de son président Hany Abo Rida, a dévoilé, vendredi dernier, les sites qui vont abriter la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019 (15 juin-13 juillet).
Mais avec l’inquiétude qui prévaut dans l’organisation de ses matches à domicile, l’Egypte ne rassure pas toujours.
On connaît désormais les sites qui vont accueillir les matches de la Coupe d’Afrique des nations 2019, en Egypte. Il s’agit de cinq villes et huit stades. Cela a été porté à la connaissance du public par le président de la Fédération égyptienne de football (Efa), Hany Abo Rida, le 22 janvier sur la chaîne locale. Et évidemment, le Caire, la capitale égyptienne, va abriter plusieurs rencontres, puisqu’elle va mettre deux enceintes à la disposition du tournoi : le Stade national et celui d’El Nahda situé dans sa banlieue. C’est le même dispositif pour Alexandrie et Suez. Les villes d’Ismaïlia et Port Saïd sont les autres hôtes de la compétition.
Au regard de cette Can, qui va se jouer sur une petite portion du territoire du pays située au nord, il n’y aurait pas de souci. Au fait, à priori. Mais, avec les scènes de violence qui surgissent au cours des matches locaux, la préoccupation demeure. «Nous ne choisissons pas seulement un stade, parce que sa pelouse est verte. Nous prenons aussi en compte d’autres facteurs-clés, tels que les hébergements, les transports ainsi que l’ambiance dans une ville-hôte», a justifié Hany Abo Rida.
Le Caire : le symbole
Quand on parle de Coupe d’Afrique des Nations (Can) en Egypte, on pense forcément à sa capitale. Le Caire est l’un des symboles du football continental. Cette capitale qui abrite le siège de la Confédération, a déjà accueilli plusieurs finales. Cette ville située en amont du delta du Nil, serait l’une des plus grandes agglomérations du monde, avec sa population de plus de 16 millions d’habitants. Son stade international a une capacité de 74 100 places. C’est ce stade qui abrite les matchs de l’équipe nationale d’Egypte de football, ainsi que les matchs des deux grands clubs du Caire ; Al Ahly et le Zamalek SC. L’autre stade, Al Salam Stadium (30 mille places), se situe à El Nahda.
Alexandrie et le plus grand stade
Pour beaucoup de Sénégalais, la ville d’Alexandrie est très significative. Cette cité historique de plus de 4 300 000 habitants abrite l’Université Senghor, le premier président de la République du Sénégal. Officiellement, elle est dénommée Université internationale de langue française au service du développement africain (Uilfda). Elle a été créée en 1990. Le plus grand stade du pays se situe sur ce site. Il s’agit du Borg Al Arab ou Stade de l’armée égyptienne, situé dans la ville de Borg Al Arab, une banlieue d’Alexandrie. Sa capacité est d’environ 86 000 spectateurs. Il est surtout connu pour servir de stade à l’équipe d’Égypte, lorsqu’elle se déplace en province. Il fut construit au départ en tant que projet pour la candidature de l’Égypte pour l’organisation de la Coupe du monde de football 2010. La deuxième enceinte est à Al Meks.
Port-Saïd : le drame de 2012, en mémoire
Les souvenirs que l’on retient de cette ville, dans le cadre du football, restent sans doute ce drame du 1er février 2012. Soixante treize personnes ont péri au stade, en marge d’un match de championnat d’Égypte de football opposant le club d’Al Masry de Port-Saïd à celui d’Al Ahly SC du Caire (3-1). De nombreuses personnes décèdent piétinées dans les bousculades, mais aussi poignardées ou à la suite de chutes des gradins. Depuis, les matchs se jouaient sans le public, en Egypte. Ce n’est qu’en février 2018 que les autorités égyptiennes ont autorisé à nouveau l’ouverture partielle des tribunes des stades aux supporters pour les rencontres de championnat.
Ismaïlia : les violences de trop
Alors que de nombreux observateurs s’inquiètent pour le défi sécuritaire que les autorités égyptiennes doivent relever lors de la Can 2019, un incident vient de rappeler que le combat ne vient que de commencer. La situation reste apparemment délicate en Egypte. Surtout avec les récentes violences au stade (18 525 places) qui ont conduit la Confédération africaine de football (Caf) à exclure le club d’Al Ismaily de la Ligue des champions d’Afrique. En effet, lors de la deuxième journée de la phase de poules jouée vendredi 18 janvier dernier, contre le Club Africain, la rencontre a été arrêtée par l’arbitre à la 84e minute, suite à un envahissement de terrain (10 000 supporters environ étaient dans le stade), alors que les Tunisiens menaient par 2-1.
Suez et son canal
Comme Le Caire et Alexandrie, Suez fait partie des villes à deux stades pour la prochaine Can de football. Suez Stadium a une capacité d’environ 25 000 spectateurs. C’est le fief des équipes de première division égyptienne de PetroJet, d’Asmant Al Suwais et Suez Montakhab. Mais l’autre enceinte, le plus grand de la ville, est le Stade International Moubarak. Il peut accueillir environ 45 000 spectateurs. L’histoire de cette ville est liée à son célèbre canal. Cette cité est un port d’Egypte, située à l’embouchure du canal de Suez au nord d’un des bras de la mer Rouge : le golfe de Suez. C’est là que repose l’économie de la ville. Il y a un intense trafic maritime avec la présence fondamentale du canal, ainsi que sur les raffineries de pétrole. La population est d’environ 745 000 habitants en 2018.
Adama COLY