Malgré le défi lancé par le coordonateur de section jeunesse du Fnr – C25 suite à l’arrêté préfectoral interdisant la manifestation, la marche de protestation des jeunes de l’opposition ne s’est finalement pas tenue. En lieu et place, il y a eu un affrontement entre forces de l’ordre et étudiants.
Les jeunes de l’opposition n’ont finalement pas déroulé leur marche de protestation contre «les dérives du régime» comme annoncé lors de leur conférence de presse. Ils ont été stoppés net par les forces de l’ordre devant la grande porte de l’Université Cheikh Anta Diop où ils devaient prendre le départ. Ce, suite à l’arrêté du préfet de Dakar interdisant ladite manifestation de protestation. Avec cette interdiction, c’est un impressionnant dispositif sécuritaire de la police nationale qui a quadrillé l’endroit dès les premières heures de la matinée. Ils n’ont pas lésiné avec les moyens. Même le véhicule anti émeute de la police a été mis à contribution pour casser de l’opposant. Déterminés à battre le macadam, les jeunes de l’opposition constitués pour une grande partie d’étudiants de l’Ucad se forment en petits groupes un peu après 15 heures. Avant d’atteindre la grande porte, ils seront dispersés par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogènes. Mais c’était sans compter avec la détermination des manifestants qui sonnent la riposte par des jets de pierres. Ils vont se frotter aux forces de l’ordre venues en masse pour restaurer l’ordre et la sécurité. Aux jets de pierres des manifestants, les policiers répliquent par des tirs de gaz lacrymogènes. De 15 heures passées de quelques minutes jusque vers les coups de 17 heures, l’avenue Cheikh Anta Diop sera bloquée par les affrontements entre forces de l’ordre et étudiants. Les forces de l’ordre acculés finiront d’ailleurs par utiliser des munitions en caoutchouc. Les véhicules seront obligés de faire le contournement dans le quartier chic du Point E pour éviter les projectiles des manifestants.
Un peu avant, s’exprimant sur les ondes de la Rfm, Toussaint Manga qui attisait le feu pour la tenue de marche soutenait que le préfet voulait tout simplement interdire la marche sans aucune raison valable. «Le préfet déclare qu’on va passer devant un marché si l’on maintien notre itinéraire. Et pourtant quel que soit l’itinéraire que l’on emprunte, on va coûte que coûte passer devant un marché. Donc, ceci n’est pas une raison valable. Ainsi, nous allons maintenir la marche pour 15 heures et l’itinéraire initialement prévu», avait laissé entendre Toussaint Manga. Seulement, c’était sans compter avec l’intransigeance de l’autorité qui avait averti en déclarant que «force restera à la loi !». En conférence de presse, mercredi dernier le coordonnateur de la section jeunesse du Fnr – C25 déclarait : «Conscients de la gravité de la situation du pays, nous estimons que la seule attitude qui vaille est de sonner la mobilisation et la résistance générale des patriotes, républicains et démocrates pour faire face à la forfaiture du pouvoir absolutiste et royal de Macky Sall et du Conseil constitutionnel dans un sursaut salvateur citoyen». Comme leurs ainés du C25, ils avaient, par la même occasion, récusé le Conseil constitutionnel et ses sept «sages». «Macky Sall ne sera pas reconnu comme président du Sénégal proclamé par ce Conseil constitutionnel. Notre pays va véritablement vers un contentieux post électoral sans précédent qui mettra en danger la vie de nos concitoyens et qui installera le chaos dont le seul responsable sera Macky et sa bande de fainéants», avait prévenu Toussaint Manga.
Magib GAYE