L’avocat à l’origine de « l’affaire des costumes », qui avait pesé dans la campagne présidentielle de 2017, ne pourra plus exercer son métier pendant un an dont six mois avec sursis.
« François Fillon ? Je vais le niquer ! » Le Conseil de l’Ordre du barreau de Paris a prononcé une interdiction d’exercer d’un an, dont six mois avec sursis, à l’encontre du sulfureux avocat Robert Bourgi après ses propos « violents » sur François Fillon, alors candidat à la présidentielle de 2017. La bâtonnière de Paris Marie-Aimée Peyron, a confirmant une information de L’Express à l’AFP, précisant que la sanction a été prononcée fin 2018.
Une procédure disciplinaire avait été ouverte en février dernier pour « manquement aux principes essentiels de la profession d’avocat », visant les « propos violemment hostiles et insultants » que Robert Bourgi a tenus sur l’ex-candidat à la présidentielle.
Les costumes Arnys, un cadeau empoisonné
Dans deux documentaires sur François Fillon, diffusés fin janvier et début février 2018 sur BFMTV et France 5, l’avocat, figure des réseaux de la « Françafrique », revenait sur son cadeau empoisonné au candidat de la droite, les fameux costumes Arnys. Cette affaire avait jeté un peu plus l’opprobre sur François Fillon, alors déjà englué dans le Penelopegate.
Robert Bourgi y expliquait qu’il avait « préparé (son) coup ». « Nicolas Sarkozy me dit Ça va Robert ? Je te trouve bizarre ? […] Et j’ai eu cette phrase, j’ai dit : Je vais le niquer. Il ne s’en remettra pas ».
La veille de la révélation de l’affaire des costumes par le Journal du dimanche (JDD), le 11 mars 2017, François Fillon avait appelé Robert Bourgi, lequel a démenti être l’auteur de la fuite.
« Il faut être fourbe quelquefois »
« Je sais mentir quand il le faut. Je savais que l’homme était déjà atteint. Il était terrorisé », avait raconté Robert Bourgi dans l’un des documentaires. « Anne Méaux (communicante de Fillon, NDLR) me dit François est dans tous ses états. Mais c’est… C’est la fin de François !… Est-ce qu’il n’est pas possible d’arrêter le JDD ?, lui dis-je, de manière fourbe – faut être fourbe quelquefois. »
« Nous sommes avocats, il nous appartient de respecter les principes d’honneur, de dignité, de délicatesse, de modération et de courtoisie », avait souligné la bâtonnière lors de l’ouverture de la procédure disciplinaire. « Le fait que le documentaire soit tourné dans son cabinet d’avocat montre qu’il s’exprime ès qualité d’avocat », avait-elle poursuivi.
Contactés par l’AFP, ni Robert Bourgi ni son avocat n’étaient joignables vendredi.
Leparisien