Les travailleurs de la Justice ne sont pas contents. En grève depuis quelques jours, les greffiers ont été surpris de voir certaines affaires être appelées à la barre en leur absence.
Dans une déclaration, Aya Boun Malick Diop et ses collègues s’insurgent et dénoncent une violation de la loi faite par ceux qui sont censés l’incarner.
Certains Juges prennent la liberté de violer sans pudeur la loi en faisant abusivement et illégalement recours au greffier ad hoc pour tenir des audiences de substitution lors des grèves observées par les travailleurs de la Justice.
Ces juges peu soucieux du respect de la loi se font assister par des greffiers ad hoc pour tenir des audiences en matière civile, commerciale ou sociale.
Or, si ce palliatif de greffier est légalement prévu en matière pénale et seulement au niveau des tribunaux d’instance et de grande instance, son assistance aux audiences n’est prévue dans aucune autre matière. Dès lors, tenir des audiences en matière civile, commerciale ou sociale avec l’assistance d’un greffier ad hoc est une grave violation de la loi sur fond d’usurpation de fonction, d’actes judiciaires non authentiques et de faux.
Ces audiences de façade sont de vaines tentatives de néantisation de la lutte des travailleurs de la Justice. Malheureusement, elles renvoient à l’image d’une Justice préfectorale hautement instrumentalisée, de plus en plus décriée par une importante opinion publique.
C’est l’œuvre de carriéristes qui voudraient faire de la précarité des travailleurs de la Justice un ascenseur social à grande vitesse.
Cette forfaiture a des conséquences désastreuses sur le droit des justiciables d’obtenir de décisions de Justice ou d’exercer des recours qui, le plus souvent, sont initiés par actes de greffiers. En effet, ces ersatz de greffier n’assurent pas le travail administratif ou judiciaire d’après-audience qui aboutit à la disponibilité des décisions rendues à l’occasion de ces audiences irrégulièrement tenues. Des centaines voire des milliers de décisions demeurent indisponibles ou introuvables au grand dam des justiciables parce que certains juges avaient tenu ce genre d’audiences lors des grèves antérieurement observées par les travailleurs de la Justice.
Les travailleurs de la Justice condamnent ces actes qui n’honorent pas la Justice et qui renforcent les suspicions de manque d’indépendances de plus en plus manifestées par une importante frange de la population.
Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) en grève dénonce le «verrouillage de l’accès au corps des ADG exclusivement réservé aux greffiers par voie de concours professionnel » , exige « le reversement des greffiers ayant une ancienneté de 10 ans ou plus dans le corps des ADG après une formation de 12 mois, le reclassement du corps des greffiers à la hiérarchie A3, le relèvement jusqu’au niveau de la licence du diplôme exigible au concours d’entrée au Centre de formation judiciaire (Cfj), pour la formation menant à l’obtention du diplôme de greffier… ».
WALFNet