Suite à la sortie du chef de l’Etat qui a indiqué lors sa dernière conférence de presse qu’il a relevé Thierno Alassane Sall de ses fonctions de ministre de l’Energie, ce dernier veut rétablir la vérité. Thierno Alassane Sall, sa parole contre celle de Macky Sall, persiste et signe qu’il a bien démissionné.
Le débat sur la démission ou limogeage de l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall Sall est loin de connaitre son épilogue, un an après cette affaire. Cette fois-ci, ce sont les premiers concernés qui en rajoutent une couche. Le président de la République, Macky Sall lors de sa conférence de presse de fin d’année, tenue au palais au soir du 31 décembre dernier, a ravivé la polémique quand il a été interpellé par le journaliste Cheikh Yérim Seck. Il n’a pas attendu que ce dernier termine sa question après avoir évoqué le terme «démission» pour répondre. Visiblement énervé par l’utilisation de ce vocable, il l’a sèchement interrompu pour lui demander «s’il était sûr que Thierno Alassane Sall a démissionné ou a été démis». Sur ce sujet qui a été largement disserté par la classe politique, Macky Sall, a répondu sans ambages que son ancien compagnon devenu maintenant son principal opposant en mettant en place son parti, «La République des valeurs», a été bel et bien limogé.
Devant cette affirmation de Macky Sall, Thierno Alassane Sall, n’a pas tardé à réagir. Hier, interpellé par les journalistes, à la devanture du Conseil constitutionnel où l’opposition s’est rendue pour faire des réclamations après la publication des parrainages, il a pris son contre pied. «J’ai ressenti de la tristesse, quand j’ai entendu le Président dire qu’il m’a limogé. Mais, en regardant son langage gestuel et corporel, et la Rts qui a coupé le signal, j’ai finalement ressenti de la fierté d’avoir fait ce que j’ai fait. Si c’était à refaire, je le referais», déclare d’emblée Thierno Alassane Sall.
L’actuel leader de la République des valeurs qui veut briguer lui aussi le suffrage des Sénégalais le 24 février prochain, a lié son départ du gouvernement à son refus de signer l’entrée de Total dans l’exploration du pétrole sénégalais. Il persiste et signe. D’après lui, sur la question précise de la démission, c’est sa parole contre celle du président de la République. «Je soutiens et je maintiens que j’ai démissionné. Ecrire un acte de papier et dire que j’ai démissionné est plus simple, mais dire au président de la République, les yeux dans les yeux, ainsi qu’à son Premier ministre, que je refuse de signer le contrat parce que ce n’est pas dans l’intérêt du pays, je pense que c’est plus fort. Celui qui peut le plus, peut le moins», Indique-t-il. Et d’ajouter : «Le plus grave, c’est que le président de la République a révélé les raisons pour lesquelles il a une préférence pour Total. Il a bien dit que c’est parce que la France nous donne de temps en temps des sucettes de 65 milliards pour payer les salaires, de 100 milliards pour ceci ou pour cela. La compagnie française, qui était 5e, a fait des offres les plus mauvaises qu’on n’ait jamais enregistrées depuis 1985».
Thierno Alassane Sall qui se dit être le défenseur de l’indépendance économique et sociale du Sénégal, affirme que le pays ne doit pas être sous le joug de la France. «Je ne suis pas de ceux qui pensent que la France nous donne des sucettes qu’on doit leur donner notre pétrole en échange, sans exiger le juste prix. Le bonus dont il parle est très minime», soutient-il.
Mamadou GACKO