Les candidats de l’opposition ne baissent pas les bras. Regroupés autour du Collectif des 25 candidats de l’opposition, ils vont se battre sur tous les fronts pour obliger le Conseil constitutionnel à reconsidérer sa position.
Tous les candidats de l’opposition recalés ou retenus par le Conseil constitutionnel se structurent autour du Collectif des 25 candidats de l’opposition et engagent le combat contre les résultats du parrainage. En conférence de presse, hier, ils ont déclinés leur plan de guerre. «Le pouvoir voulait diviser l’opposition en validant certaines listes et en rejetant d’autres, mais c’est peine perdue parce que tous les candidats rejettent catégoriquement et la loi sur le parrainage et les chiffres donnés par le Conseil constitutionnel», déclare Mamadou Diop Decroix. Ainsi, le C23 a commis des avocats et va saisir la Chambre administrative de la Cour suprême. Mais cette lutte ne va pas se limiter au seul terrain judiciaire. Le Collectif appelle les Sénégalais à la résistance pour faire face au coup de «force électoral qui se prépare». Aujourd’hui, tous les leaders de l’opposition seront à la Cour suprême pour soutenir le candidat Khalifa Sall. Demain, vendredi, ils appellent leurs militants à la manifestation organisée par le mouvement One million march et enfin le mardi prochain, ils organisent une grande manifestation, une démonstration en force. «Car c’est d’une noire et opaque nuage de dictature que Macky Sall veut couvrir sur le Sénégal, embastillant ou exilant qui lui déplaît, modifiant des dispositions substantielles du code pour rompre l’équilibre des candidats», assène Thierno Alassane Sall, ajoutant que les candidats de l’opposition ont pu, en grand nombre, mobilisé le nombre de parrainage requis sur la base de cartes d’identité valides. En conséquence, il estime que le parrainage et le rejet des listes de l’opposition font partie des différentes séquences d’un plan «Mackyavélique» conçu aux seules fins de donner à Macky Sall un improbable second mandat. Et d’après lui, la mise à l’écart programmée de challengers sérieux à la présidentielle de 2019 fut un des premiers jalons de cette aventure dangereuse. «La loi sur le parrainage, en dépit de toutes arguties aux apparences savantes qui en ont servi de motifs fallacieux, n’étaient qu’une séquence de plus vers des élections sous contrôle de Macky Sall. Cette loi, que l’opposition a combattu de toutes ses forces, est restée délibérément vague sur bien des points, confiant au Conseil constitutionnel la mise en œuvre du contrôle des listes de parrainage collectées par les candidats, écartant au passage la Commission électorale nationale autonome, devenue fantôme», dénonce le candidat malheureux et fondateur de la République des Valeurs. Selon lui, le Conseil constitutionnel a foulé aux pieds les principes universels qui fondent toute Justice respectable. En effet d’après lui, un expert informaticien ainsi qu’un logiciel ont été retenus pour traiter des fichiers électroniques remis par les candidats sans aucune certification indépendante par un organisme dûment habilité pour en garantir l’objectivité, la neutralité et l’efficacité. En plus, toujours d’après lui, le fichier de référence servant à invalider les parrainages est inconnu des candidats et de leurs représentants. Et ce n’est pas tout, car à l’en croire, les représentants des candidats n’ont jamais été mis en situation de pouvoir vérifier le bien-fondé des non conformités qui leur ont été opposées, par exemple en disposant d’un terminal approprié qui leur permettrait de suivre le traitement opéré. «Ce ne sont pas les juges, qui ne disposent d’aucune expertise en informatique, qui apprécient mais un expert soutenu par les techniciens de l’Adie et de la Daf», s’insurge Thierno Alassane Sall.
De son côté, Abdoul Mbaye fait remarquer que le directeur de l’Adie est un responsable du parti au pouvoir. «Le Conseil constitutionnel se soucie plus d’éliminer des candidats en ne respectant pas la loi. En plus, il ne nous a pas fourni les preuves des doublons qu’il met en avant nous rejeter les listes. Donc, personne n’a les moyens de contrôler les rejets», peste le candidat Abdoul Mbaye.
Charles Gaïky DIENE