Pour Boubacar Camara, candidat déclaré à la présidentielle, l’élection du 24 février ne sera ni libre ni transparente si l’opposition ne réussit pas son combat. Le candidat de la coalition Fippu qui a analysé le discours de Macky Sall, assimile le message du chef de l’Etat à un discours d’omissions et de démission.
Juste après l’adresse à la Nation du président Macky Sall, le candidat de la coalition Fippu Alternative citoyenne a convié la presse pour analyser et commenter le discours du président Sall. Boubacar Camara qui assimile l’adresse à la nation à un «discours d’omissions et de démission » a bandé les muscles par rapport à l’appel lancé par le chef de l’Etat. Il prend le contrepied du président Sall soutenant que «cette élection ne sera ni libre ni transparente si l’opposition ne réussit pas à mener son combat jusqu’au bout». S’agissant toujours de l’appel du président à une élection libre et transparente, le candidat de Fippu de faire savoir : «Comment on peut avoir la paix si on a semé les germes de l’instabilité ?». Occasion qu’il saisira pour lister les irrégularités : «Ils ont manipulé le fichier qu’ils ont remis au Conseil constitutionnel. Le président est entêté à chercher un deuxième mandat. On ne peut pas choisir des candidats, mettre des gens en prison, manipuler la justice, manipuler l’administration, remettre en cause le dispositif et avoir des élections transparentes».
En ce qui concerne les omissions du président Sall dans son discours, il détaille : «La lutte contre la corruption, la lutte contre la pauvreté, la transparence, la gouvernance, la rupture, la réforme de la justice, ces mots ont disparu du discours du président de la République». Avec un peu de grandeur, poursuit- il, «il aurait pu profiter de ce dernier discours pour édifier comment il a échoué pour en tirer les conséquences. Ce sont des choix paresseux qui ont été fait en économie. C’est-à-dire aller emprunter pour faire de gros investissements en laissant de côté les secteurs intéressants : agriculture, pêche, élevage, artisanat, culture… ». Pour lui, «ce discours est un coup de massue pour le peuple sénégalais ». «On ne dit rien des ressources minières et énergétiques. On ne dit rien des contrats qui ont été signés. Ce sont des omissions volontaires parce que c’est gênant», déplore le candidat de Fippu, qui trouve qu’«il y a eu zéro mot sur la justice avec tous les procès et cette instrumentalisation de la justice». «C’est un discours de démission parce que c’est quelqu’un qui démissionne. Il devait dire à la fin ‘je ne vais pas me présenter aux élections’», estime-t-il. Avant d’ajouter : «J’ai été déçu de ce discours. C’est son dernier discours en tant que président de la République, il devrait profiter de l’occasion pour expliquer aux Sénégalais comme il a pu, après une brillante élection en 2012 et après avoir bénéficié de la baisse des produits du pétrole, sur un taux d’endettement faible, une pluviométrie faible, un concours de circonstances sur la baisse du dollars, comment il a pu échouer. Il ne lui reste qu’à faire de la propagande».
Magib GAYE