Au delà de la cherté des tarifs que dénoncent vainement de nombreux passagers sénégalais, la ponctualité bat de l’aile chez les compagnies françaises qui desservent cette route, Air France Klm et Corair. Lesquelles sont au septième ciel en terme de rentabilité alors que la qualité du service a du sacré plomb dans l’aile. Et aucune autorité ne monte en ligne pour le dénoncer.
Excès des ailes des compagnies aériennes françaises sur la desserte dakaroise. Non content de pratiquer les tarifs les plus élevés sur cette route, Dakar-Paris-Dakar, ces transporteurs français qui opèrent sur le Sénégal via Paris font vivre des calvaires à leurs passagers, mal embarqués. Cela, à travers de nombreux retards constatés au départ de Roissy Charles De Gaules ou d’Orly d’où part la seconde qui, fort heureusement, ne va plus encombrer l’espace aérien sénégalais sous peu. En effet, de nombreux passagers ont joint WalfQuotidien pour se plaindre de la récurrence de ces retards que nous avons finalement constaté la semaine dernière lors du Groupe consultatif de l’Etat du Sénégal à Paris avec un carnet de vol bien rempli. Car, au delà de l’affichage sur les retards des vols comme lors de la grève de la police des frontières la semaine dernière, il n’y avait aucun responsable de ses compagnies françaises qui a pris la peine de coltiner avec les passagers sénégalais pour la plupart. Ce qu’elles n’osent faire sur les autres dessertes de pays qui se font respecter et où elles s’envoient en l’air avec des appareils de dernière génération, parce que les autorités de ces pays-là râlent.
En Côte d’Ivoire, confie une source dans le secteur, quand de tels problèmes sont arrivés, le Président Ouattara avait fait convoquer le directeur de la compagnie pour lui remonter les brettelles et lui dire ce qu’il voulait pour son pays. Faisant même dans la menace, selon cette source, il lui avait signifié que si ce n’était pas possible avec Air France, il allait ouvrir et donner des droits de trafics à d’autres compagnies aériennes. Du coup, les Français ont aligné sur cette ligne, qu’ils n’imaginent pas de perdre pour sa rentabilité, le bijou de l’avionneur européen, l’A380. Cela se passe nickel depuis. Ainsi, on est traité autrement plus sérieux quand on gueule. Une pudeur que n’ont pas nos gouvernants mais qui est suffisante à montrer aux pouvoirs publics sénégalais qui peuvent eux aussi faire preuve d’un minimum d’autorité avec ses entreprises de transport aérien. Mais ils ne protestent jamais. Et les passagers sénégalais ne savent à quelle porte frapper. De toute façon, il n’y aura personne pour oser faire des coups de menton aux amis du «Patron».
A côté des tarifs élevés et des retards notés, ces transporteurs alignent sur la destination sénégalaise de vieux appareils, des épaves volantes d’une flotte presque en état d’alerte. Et souvent, quand il y a des problèmes de lignes de pays qui se font respecter, on leur affecte l’appareil destiné à opérer le vol dakarois.
D’autre part, ce n’est pas seulement en déployant les ailes de la compagnie nationale Air Sénégal Sa sur Paris que le pays affiche une certaine souveraineté. Il faut également savoir se faire respecter et que concitoyens soient traités d’égal à égal. Car, ce que font ces compagnies sur cette desserte, ils n’oseraient jamais le faire sur l’Amérique du Nord parce qu’il y a des passagers qui peuvent porter plainte. Et les autorités de régulation de ces pays les attendent de pied ferme.
Seyni DIOP